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160 ans de journalisme indépendant en voie de disparaître?

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La guerre que se livrent Québécor et Transcontinental dans le secteur des journaux hebdomadaires sonnera-t-elle le glas de la presse indépendante au Québec? Chose certaine, l'Association de la presse indépendante du Québec (APIQ) déplore la situation et s'inquiète pour l'avenir: « En concentrant de plus en plus la presse hebdomadaire aux mains de deux seuls groupes de presse, soit Quebecor et Transcontinental, c'est 160 ans de journalisme indépendant au Québec qui sont en train de disparaître, et la diversité de la toile médiatique par la même occasion. Au-delà de cette diversité de regards et d'opinions sur l'actualité qui diminue, c'est la santé de la démocratie elle-même qui est en jeu» soutient Mme Josée Pilotte, présidente de l'APIQ.

 

L'APIQ a jugé bon d'intervenir sur la place publique à la suite de l'acquisition par Transcontinental du Courrier Frontenac, un hebdomadaire indépendant de Thedford Mines qui couvre la MRC de l'Amiante.

 

M. Yannick Patelli, directeur général de Journal coopératif L'Oie Blanche et secrétaire de l'APIQ, estime que la guerre entre les deux géants représente un risque pour la nature même de l'information locale dans le futur: «Une chance, il est prouvé que les régions dont les journaux sont la propriété des annonceurs sous un mode coopératif peuvent mieux résister aux pressions sur la vente des publications qui s'opèrent actuellement».

 

M. Patelli encourage les éditeurs indépendants qui veulent se départir de leurs journaux à profiter du nouveau fonds «Coop Essor» pour les vendre à leurs annonceurs plutôt qu'à des organisations au fonctionnement vertical: «La seule entente souhaitable avec ces structures est un partenariat sur des services autres que l'édition, respectant ainsi le principe de la propriété des hebdos locaux aux gens des régions. À Montmagny, L'Oie Blanche a été un précurseur en se dotant de son plus gros fournisseur, l'imprimerie Les Presses du Fleuve. Il n'est pas impossible de penser que, dans un avenir rapproché, les éditeurs devront trouver des solutions autonomes dans leur distribution s'ils ont l'impression de ne pas être respectés par les multinationales» explique-t-il.

 

Congrès

 

L'annulation du congrès annuel organisé par Hebdos Québec inquiète également l'APIQ qui s'interroge sur la perte éventuelle d'une organisation en charge de promouvoir l'industrie.

Afin de soutenir la presse indépendante et favoriser sa vigueur, l'APIQ compte multiplier ses interventions en 2012. Entre autres, l'association dévoilera sous peu une campagne de sensibilisation aux effets négatifs de la concentration de la presse auprès de la population et des élus. (M.C.)

 

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