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80% des adultes atteints de TDAH ont au moins un problème de santé mentale supplémentaire

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Un nouvel article, TDAH et Santé Mentale, rédigé par le Centre de sensibilisation au TDAH Canada, CTSC, souligne le fait que le TDAH est rarement diagnostiqué comme une maladie autonome.

En fait, il est connu comme un précurseur à d’autres problèmes de santé mentale tels que l’anxiété, la dépression et les troubles liés à l’utilisation de substances.

Le sous-diagnostic et le sous-traitement du TDAH mènent à une vie de messages négatifs, de jugement injuste, de manque de succès et de souffrances inutiles alimentant l’automédication malsaine et les troubles de santé mentale supplémentaires. 

Shannon Limoges, une adulte atteinte de TDAH, partage ses propres défis : «Le déni du TDAH chez l’adulte et son impact profond sur ma vie par les professionnels de la santé m’ont causé des décennies de traumatismes inutiles en raison d’erreurs de diagnostic, de traitements inappropriés et de l’exacerbation de mon TSPT. Il est déjà assez difficile de faire face à ce genre d’invalidation lorsqu’elle vient d’amis, de la famille et du grand public – l’obtenir encore et encore de la part de professionnels, à des moments où vous êtes vulnérable parce que vous essayez d’obtenir de l’aide, est nocif pour un tout autre niveau. Je n’ai survécu qu’en me renseignant sur le TDAH et grâce à la validation de mes pairs dans la communauté du TDAH».

Parmi les 1,8 million de Canadiens atteints d'un TDAH, 44 % des enfants et 80 % des adultes présentent également au moins un trouble psychiatrique comorbide.

Jusqu'à 70 % des personnes ayant un TDAH ont connu une dépression au cours de leur vie, et une femme sur quatre a fait une tentative de suicide ; 40 % des enfants et 50 % des adultes atteints d'un TDAH présentent des troubles anxieux et 12 % présentent un trouble alimentaire ; de plus, 60 % des enfants atteints d'un TOC ont aussi un TDAH.

De surcroît, jusqu'à 50 % des personnes atteintes d'un trouble lié à l'usage d'une substance (TUS) présentent également un TDAH. Des études suggèrent que les personnes atteintes du TDAH ont recours à certaines substances psychoactives pour soulager et améliorer leurs symptômes du TDAH, plutôt que pour leurs effets euphorisants.

Les recherches suggèrent également que le diagnostic et le diagnostic et le traitement précoces du TDAH peuvent servir d'intervention préventive pour le développement des TUS chez les personnes touchées par le TDAH.

Octobre étant le mois de sensibilisation au TDAH, pour cet événement, le Centre de sensibilisation au TDAH, Canada (CSTC), vise à attirer l'attention sur les coûts énormes liés au TDAH non diagnostiqué et non traité.

Ces coûts sont payés par les Canadiens en termes de fonds et de bien-être mental et peuvent être atténués en fournissant des soins adaptés et un accès au traitement. Un traitement efficace est tout à fait possible et peut changer la vie des personnes touchées par le TDAH.

Cependant, l'évaluation du TDAH et les traitements multimodaux sont souvent coûteux et difficiles d'accès. Une étude menée au Canada a montré que seulement 52 % des médecins généralistes se sentent capables d'évaluer et de diagnostiquer le TDAH, contre 78 % qui se sentent capables d'évaluer et de diagnostiquer les troubles de l'humeur.

Cette disparité est peut-être la raison pour laquelle de nombreuses personnes atteintes du TDAH ne sont souvent pas diagnostiquées ou sont traitées de manière incorrecte pour l'anxiété et la dépression.

Le CSTC fait appel aux ministères provinciaux de la Santé afin qu'ils commencent à reconnaître le TDAH comme un trouble psychiatrique important et un précurseur d'autres troubles en créant immédiatement un comité consultatif d'experts sur le TDAH.

Il demande donc aux personnes touchées par le TDAH d'envoyer un courriel à leurs représentants élus afin d'exprimer leur soutien pour une augmentation de la sensibilisation autour de TDAH et de son traitement.

Le TDAH a été sous-représenté et sous-financé comme un problème de santé mentale important pendant bien trop longtemps.

Source : Annie Desrochers

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