Michel Chassé-L'Oie blanche
Participant à la conférence-débat «Quelles énergies pour demain?» organisée par l'association Québec Solidaire Côte-du-Sud et qui regroupait une cinquantaine de personnes jeudi dernier à l'ITA de La Pocatière, Amir Khadir, député de Mercier pour Québec Solidaire, propose toujours de sortir du noir pour choisir l'or vert.
M. Khadir a dénoncé le lobby du pétrole: «Un lobby assez puissant pour placer Stephen Harper à la tête du Canada, un lobby qui écrase la démocratie».
Selon M. Khadir, il est temps que la province effectue un virage politique en matière d'énergie, virage plus facile à faire dans un petit pays comme le Québec que dans un grand comme les États-Unis ou la Chine: «C'est une question de volonté, mais cette volonté politique s'est écrasée devant le lobby du pétrole».
Porte-parole du mouvement Stop Oléoduc Kamouraska qui compte 1 300 partisans, M. Guay-Chénard soutient que l'oléoduc est incompatible avec l'avenir énergétique du Québec, lequel passe par un virage vert: «L'énergie verte génère beaucoup plus de retombées économiques que le pétrole» rappelle-t-il.
Quant au projet Énergie Est de TransCanada, M. Guay-Chénard estime que les deux seuls gagnants avec un oléoduc sont les deux bouts du tuyau... «Nous, nous sommes au centre et nous assumons les risques».
Mme Kim Cornelissen, vice-présidente de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, préconise la formation d'une immense coalition contre un état pétrolier: «On ne peut pas développer les deux économies, le pétrole et le renouvelable. Il faut en privilégier une et orienter nos décisions en conséquence».
M. Simon Côté a insisté sur l'importance du militantisme: «Le nud de la guerre est là: il faut militer et s'investir. Une victoire citoyenne, ce n'est pas une utopie, mais elle ne se produira pas si on ne milite pas».
Dans ce débat-conférence, tous semblaient d'accord pour que le Québec devienne un état non pétrolier, même si on sait que la dépendance à l'or noir ne disparaîtra jamais totalement.
Seul son discordant, un jeune physicien a osé dire que le militantisme écologique avait nui au nucléaire: «Aujourd'hui, les centrales de 4e génération brûlent leurs propres déchets» a-t-il lancé comme piste de solution. Ce soir-là, il a prêché dans le désert.