Michel Chassé-L'Oie blanche
En participant à la manifestation en forêt le jeudi 10 octobre à Saint-Damase, les membres du Groupement forestier de L'Islet voulaient dénoncer le mode d'application du nouveau système d'appel d'offres, et non pas le système en soi. M. Yvon Deschênes, directeur général du groupement, a tenu à faire cette importante mise au point parce que ces appels d'offres pourraient éventuellement lui permettre de faire une percée en forêt publique.
Nouveau de cette année, le système d'appel d'offres en forêt publique a donné lieu à quelques dérapages, comme celui de Saint-Damase où la compagnie Aménagement M.Y.R., venue d'aussi loin que Dolbeau, a fortement coupé les prix: 839$ l'hectare alors qu'il faut soumissionner à quelque 1 150$ pour seulement couvrir ses frais. Mais comme il y a moins de travail, les compagnies ou groupements forestiers coupent les prix pour assurer l'assurance-emploi à leurs travailleurs: «Le problème, c'est qu'il s'agit de prix du début des années 1980» de lancer M. Deschênes.
«Nous ne sommes pas contre les appels d'offres. Le système est légal et nous sommes capables de vivre avec, mais il faut le baliser afin d'éviter les dérapages» d'ajouter le principal intéressé. Au contraire, ce système, bien balisé, permettrait au Groupement forestier de L'Islet de décrocher éventuellement des contrats en forêt publique, là où il n'a aucun historique.
Toute nouvelle entrée d'argent serait bienvenue, car le groupement enregistre de légers déficits d'opération depuis trois ans: «Nous n'avons pas de marge d'erreur. Nous devons gérer de façon très serrée» précise M. Deschênes.
Bénéficiant d'un budget annuel de quelque 700 000$, le groupement tente donc de développer de nouvelles sources de revenus en diversifiant ses services, par exemple en offrant l'entaillage des érables et le nettoyage des tubulures dans les érablières.
RESAM
À titre de président du Regroupement des sociétés d'aménagement forestier du Québec (RESAM), un organisme à but non lucratif qui défend les intérêts des groupements forestiers de la province, M. Rénald Bernier a travaillé à la mise en uvre du système d'appel d'offres.
«Au RESAM, nous étions d'accord pour lancer le système, mais à la condition de respecter quelques prémices, comme le maintien du volume des travaux et des conditions des travailleurs. Or, le volume de travaux sylvicoles n'était pas suffisant cette année pour que le système puisse fonctionner. Tant que les volumes ne seront pas au rendez-vous, j'estime qu'on devrait suspendre le système» de soutenir M. Bernier, qui est aussi maire de Saint-Pascal.
Et advenant que le système fonctionnerait, M. Bernier estime que les appels d'offres devraient sortir un an d'avance afin de permettre aux groupements forestiers de planifier leur besoin en main-d'uvre.