À sa sixième participation au marathon de Boston, le coureur magnymontois Rémy Couillard a vu de très prêt les attentats qui sont survenus lundi dernier près du fil d'arrivée. Il se trouvait à environ 100 mètres du lieu de la première explosion, endroit où il venait de passer, à peine une dizaine de minutes plus tôt.
« J'ai très bien entendu et senti le bruit et le souffle de l'explosion. Je me suis retourné en me disant, oh non pas ça ici, car je savais que ce n'était pas un feu d'artifice ou le bruit d'un pneu crevé. J'ai passé à cet endroit neuf minutes avant et j'étais du côté gauche de la Boyston Street, donc tout juste à côté du site de l'explosion. J'ai peut-être passé à côté de ce fameux sac à dos noir », a raconté Rémy Couillard moins de 48 heures après ce triste événement qui a fait trois morts et des centaines de blessés.
Dans la vie de tous les jours, M. Couillard est sergent de police à la Sûreté du Québec de la MRC de Montmagny. L'an passé à pareille date, il était en Haïti pour prendre part à une mission de paix de plusieurs mois. L'ironie du sort aurait certainement voulu que sa sécurité soit davantage menacée là-bas plutôt que lorsqu'il prend part à un événement sportif majeur, lui qui est un véritable passionné de course à pied avec pas moins de 23 marathons à son actif.
Après un 42 kilomètres de course à pied, alors qu'il se rendait tranquillement vers la zone de récupération des coureurs, le policier se sentait bien impuissant après ces explosions. « J'ai suivi les directives des policiers et réussi à m'éloigner à travers des gens en panique. Les secours sont arrivés très rapidement », a mentionné M. Couillard qui a ensuite suivi les événements à partir de sa chambre d'hôtel où il a pu rassurer ses proches inquiets via Internet car les communications téléphoniques et mobiles étaient quasi impossibles.
Environ 2 000 Canadiens, dont 350 Québécois, faisaient partie des plus de 27 000 coureurs qui prennent part au marathon de Boston, le plus prestigieux au monde parce qu'il existe depuis 117 ans et qu'il faut être qualifié selon des temps prescrits pour y participer, mentionne Rémy Couillard. Des collègues athlètes de Québec ont été moins chanceux que lui car ils ont été retenus par les services de sécurité pendant plusieurs heures avant le fil d'arrivée.
Tous ces gens étaient bien heureux de se retrouver sains et saufs à l'hôtel. « Je ne crois pas que ce soit un attentat contre le sport, mais plutôt contre le symbole que représente le marathon de Boston. Ou peut-être est-ce à cause de la journée des patriotes qui a une signification politique? Je ne peux pas dire, mais c'est sûr que la sécurité sera relevée d'un cran lors des prochains marathons. Il faut se dire la vie continue malgré tout », a mentionné Rémy Couillard qui s'est dit prêt à retourner à Boston l'an prochain, s'il réussi à se qualifier.
Auparavant, le Magnymontois prendra part au marathon d'Ottawa à la fin de mai, le plus important au Canada. « Je ne crois pas qu'il va arriver quelque chose comme à Boston. Chose certaine, la sécurité sera plus serrée », anticipe Rémy Couillard. Ce dernier a précisé que d'autres coureurs de la région étaient à Boston, dont M. Mario Lapointe de Sainte-Euphémie et le doyen M. Pierre Bourassa de Saint-Paul-de-Montminy qui a plus d'une vingtaine de marathons de Boston à son actif.