Aller au contenu

Bernard Généreux se dit indigné du déménagement du siège social et de la direction générale de l'ITAQ à Saint-Hyacinthe

Bernard Généreux et son père Henri Généreux, agronome et enseignant à l'ITA de La Pocatière.

Dans une lettre cinglante envoyée au premier ministre du Québec, François Legault et à sa députée locale, Marie-Eve Proulx, le député fédéral de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, Bernard Généreux s’invite en politique provinciale en déclarant être indigné du déménagement du siège social et de la direction générale de l’ITA à Saint-Hyacinthe.

Voici la lettre en question :

Objet : Graves préoccupations face à la gouvernance de l’ITA de La Pocatière

Monsieur le premier ministre,

Je me permets, par la présente, de vous faire connaître mon indignation personnelle en relation avec la décision de votre gouvernement de transférer la direction générale de l’Institut de technologie alimentaire (ITA) de La Pocatière à Saint-Hyacinthe.

En tant qu’ancien maire de la Ville de La Pocatière et actuel député fédéral de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, ancien coprésident des Fêtes du 150e de la première école d’agriculture au Canada, fils de l’agronome Henri Généreux qui était professeur de l’ITA de La Pocatière, et fier père d’un diplômé de ce même ITA je me permets de me prononcer; cette décision, à mon point de vue, n’a aucun sens logique.

La Pocatière a littéralement vu naître la formation agricole au pays. Les historiens nous le rappellent, le Kamouraska est le berceau de l’agriculture, non seulement au Québec, mais au Canada. Ce n’est pas un hasard si on y retrouve, à quelques pas de l’établissement scolaire, le Musée québécois de l’agriculture et de l’alimentation. Au fil du temps, l’ITA a germé et a prospéré en offrant à toute la communauté des retombées économiques, sociales et culturelles.

Nous avons pu croître par sa présence, récolter une main-d’œuvre dynamique et sentir une proximité face aux développements promus par la direction qui, il faut bien le dire, auront été très profitables pour la région au cours des 150 dernières années. Ne renions pas nos racines.

Votre décision, telle une sentence lourde de conséquences, laisse entendre que le travail mené par les artisans de cette longue lignée de gens impliqués localement ne valait pas plus qu’une poignée de cailloux. C’est une critique face à notre dur labeur et une insulte à notre intelligence.

Une des nombreuses retombées de la présence de la direction générale de l’ITA à La Pocatière aura été précisément la collaboration très étroite de cette entité lors de la création du Centre de développement bioalimentaire du Québec.

Le CDBQ qui a aujourd’hui plus de 25 ans d’existence est un fleuron national en ce qui a trait à la recherche et développement dans le domaine agroalimentaire.

C’est dans ce laboratoire que nos scientifiques préparent ce qui sera prochainement dans nos champs et votre assiette. Je tiens aussi à mentionner l’apport capital de l’ITA auprès des organismes tels que Biopterre et le Centre d’expertise en production ovine du Québec (CEPOQ). Au cours des dernières années, j’ai constaté l’essor du Kamouraska et plus particulièrement la ville de La Pocatière comme pôle d’innovation en agroalimentaire.

Malheureusement, grâce à votre triste décision, vous nous dépossédez de notre épine dorsale.

La question qui me taraude est la suivante : « Est-ce que le CDBQ, pour ne nommer que celui-là, aurait vu le jour à La Pocatière si la direction générale de l’établissement avait été basée à Saint-Hyacinthe ? » Vous semblez oublier qu’entre les deux sites, malgré leurs complémentarités, il existe aussi une certaine forme de saine rivalité. « Comment la future direction générale gérera cette même compétition ? »

J’ai des doutes plus que sérieux quant à l’avenir de l’ITA de La Pocatière !

À l’instar de mes collègues préfet(e)s, je vous demande donc de reconsidérer cette décision et d’instaurer une véritable direction de l’établissement qui respectera la volonté de votre gouvernement, soit de décentraliser vers les régions les fonctionnaires, pour le plus grand bien de celles-ci et du Québec.

L’avenir de l’autonomie de la gestion de l’établissement est aussi important que l’avenir de l’autonomie alimentaire des Québécois(e)s !

Je regrette de vous informer que nous nous sentons laissés-pour-compte dans cette décision prise par votre gouvernement et que OUI, nous nous attendons à mieux de votre gouvernance locale.

Merci de prendre acte de la présente,

Bernard Généreux, député fédéral
Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup

Commentaires