Bilan de la 375e saison agricole et agroalimentaire en Chaudière-Appalaches - Plus que jamais, le secteur s'adapte et travaille de façon concertée
Saint-Anselme, le 6 mars 2012. - Les représentants du secteur agricole et agroalimentaire de la Chaudière-Appalaches ont tenu aujourd'hui leur activité Bilan des saisons au Centre de formation agricole (CFA) de Saint-Anselme. Présentant les faits saillants de ce secteur d'activité pour l'année 2011, ils ont rappelé que depuis le début de la colonisation, avec la fondation de la Seigneurie de Lauzon, les entrepreneurs agricoles s'adaptent en permanence. Cette adaptation vise à répondre aux défis climatiques, économiques et technologiques, mais aussi aux demandes des consommateurs.
Une capacité d'innovation qui s'affirme et se renouvelle depuis 375 ans!
Présente dans tous les secteurs, cette capacité d'innovation s'exprime particulièrement dans le domaine agroalimentaire. Au contexte économique s'ajoute un contexte climatique propre au secteur, qui rythme la saison. À ce titre, 2011 a été une année en dents de scie où l'adaptation était obligatoire. En effet, le printemps frais et pluvieux a provoqué des retards de semis ou de croissance qui ont été comblés en partie par les températures estivales généralement favorables. Au mois d'août, la tempête post-tropicale Irène a causé d'importants dommages aux cultures, notamment dans les MRC de Lotbinière, de Bellechasse et de Montmagny. L'automne pluvieux a rendu les opérations de récolte plus difficiles, mais le gel tardif a permis d'allonger cette période de récolte et de récupérer une partie du retard dans la plupart des productions. Malgré ce contexte changeant, l'année 2011 peut être qualifiée de généralement bonne puisque les dommages aux récoltes ont été assez circonscrits.
Par ailleurs, cette année, plusieurs entreprises se sont démarquées par la création de nouveaux produits. Selon M. Normand Côté, porte-parole du secteur agroalimentaire, « La satisfaction des consommateurs est ce qui motive les entreprises à innover. Ces dernières sont dynamiques et visionnaires, elles n'hésitent pas à saisir les occasions d'affaires ». Par exemple, une entreprise comme Frampton Brasse offre, depuis 2011, des bières produites dans la région et vendues à Québec et à Montréal. M. Côté ajoute ceci : « il y a un an, cette entreprise n'était encore qu'un projet et aujourd'hui, elle fait rayonner son savoir-faire partout au Québec ».
Derrière les produits figurent des entrepreneurs et des travailleurs dont la formation est au cur du succès des fermes et des entreprises d'ici. Dans la Chaudière-Appalaches et en périphérie, les formations professionnelles, techniques et universitaires se côtoient, laissant entrevoir une multitude de possibilités d'emploi. Par exemple, cette année, 61 jeunes ont gradué du CFA de Saint-Anselme, uvrant dans des domaines aussi variés que les productions laitière et porcine, l'acériculture et la mécanique de machinerie agricole. Grâce à cette main-d'uvre qualifiée, le secteur agroalimentaire peut relever les nombreux défis auxquels il doit faire face en permanence.
Conjuguer « faire mieux » et « faire ensemble »
Au-delà des projets d'entreprises, la région compte sur des gens qui, en travaillant ensemble, contribuent à la nourrir et l'enrichir. M. Côté explique : « Dans la région, nous avons mis en uvre le Plan de développement agroalimentaire régional (PDAR) qui a pour principal objectif de mettre au service des entreprises l'expertise de l'ensemble des intervenants de la filière. L'entente spécifique a été entérinée en 2011 et les travaux en groupe de travail se sont accélérés. Qu'ils soient du domaine de la finance, de l'agronomie, du développement d'entreprises ou organisationnel, ces experts aident les entreprises à aller plus loin dans le développement de leur projet ». À titre d'exemple, le comité « transformation » du PDAR a conçu un répertoire des entreprises qui offrent des services de transformation alimentaire à forfait ou qui louent leurs équipements. Ce projet répond à un besoin des propriétaires d'équipements désireux de les rentabiliser ainsi qu'à un besoin d'entreprises voulant faire l'expérience de la transformation sans avoir à assumer les coûts liés à l'acquisition de matériel.
Faire mieux pour les générations futures
Ce développement, le secteur agroalimentaire le veut durable, car il faut utiliser les ressources d'une façon à en permettre l'accès aux générations futures. M. Côté précise : « En tant que producteurs agricoles, nous avons pris nos responsabilités avec l'aide des acteurs du milieu. Nous nous sommes adaptés dans nos façons de produire et de gérer les intrants et les extrants (retrait du bétail des cours d'eau, implantation de bandes riveraines et gestion des fumiers) afin de respecter les exigences des citoyens. Est-ce qu'il reste des choses à faire? Sans doute, car s'adapter est un défi que nous devons relever au quotidien. Toutefois, nous pouvons être fiers des efforts déjà faits. Ceux-ci méritent d'être connus et reconnus ».
Un rapport d'étude de l'Institut de recherche et de développement agroenvironnemental (IRDA), qui s'est échelonnée entre 2009 et 2011, tend à démontrer qu'en Chaudière-Appalaches, les pratiques adoptées par les producteurs agricoles en matière de gestion des fumiers favorisent une meilleure protection de l'eau et de l'environnement. Ces données concernent spécifiquement le phosphore. Toujours en 2011, l'IRDA et la Direction régionale du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation ont fait des essais au champ pour évaluer le potentiel d'une dizaine de productions céréalières et fourragères. L'objectif à terme est d'améliorer la rentabilité des entreprises ainsi que leur capacité à diversifier leurs productions, tout en réduisant le travail au champ et les impacts environnementaux.
Rappelons que le secteur agricole et agroalimentaire de la Chaudière-Appalaches est le deuxième en importance au Québec. Il permet à près de 16 000 personnes de travailler dans ce domaine, regroupe plus de 5400 exploitations agricoles et 182 entreprises en transformation. Au total, le secteur bioalimentaire d'ici a généré 1,5 milliard de dollars en valeur de biens et services pour l'année 2009.
Rappelons également que le secteur s'est doté d'un plan de communication 2011-2014 qui a pour principal mandat d'affirmer les contributions du secteur agroalimentaire au développement de la Chaudière-Appalaches. Le plan se rattache au comité de l'axe citoyens-consommateurs du PDAR et compte sur un partenariat entre le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, les Fédérations de l'UPA de la Beauce, de la Côte-du-Sud, de Lévis-Bellechasse et de Lotbinière-Mégantic, la Table Agroalimentaire de la Chaudière-Appalaches, La Financière agricole du Québec et la Conférence régionale des élu(e)s de la Chaudière-Appalaches.
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Pour information : Sébastien Béchard, conseiller en communication
Table Agroalimentaire de la Chaudière-Appalaches (TACA)