Aller au contenu

BOMBARDIER: GRÈVE ET SOUS-TRAITANCE

Bombardier
Philippe Gamache - CHRONIQUEUR

Alors que les employés de l?usine Bombardier Transport de la Pocatière avaient eu de bonnes nouvelles l?an dernier lors de l?attribution du contrat du métro de Montréal à « leur usine », voilà qu?on apprenait cette semaine que ces mêmes 330 employés ont déclenché la grève générale. Les syndiqués ont plusieurs demandes dont les plus importantes touchent la sous-traitance qu?utilisera Bombardier pour la réalisation de ce contrat. Ils clament haut et fort qu?il y aura moins d?emplois que prévu pour l?usine de La Pocatière. Faut-il défendre ces propos et continuer à démoniser la sous-traitance?

Au moment où les premières voitures pilotes du métro de Montréal sont en fabrication, les employés syndiqués soutiennent que plusieurs pièces destinées à l?assemblage des voitures arrivent toutes prêtes pour leur assemblage à La Pocatière.

Du point de vue strict des employés de La Pocatière, il est évident que cette sous-traitance est négative pour eux.  Toutefois, du point de vue de l?économie régionale et provinciale, les entreprises agissant à titre de sous-traitant pour Bombardier emploient à leur tour des gens et les retombées économiques sont toujours là même si elles sont « dispersées ».  Selon Bombardier, 70 % des retombées du Métro de Montréal seront québécoises.

Comme je le mentionnais en 2010 dans une de mes chroniques, l?impact économique de l?usine de Bombardier ne se limite pas uniquement au nombre d?employés dans l?usine de La Pocatière.  Cette usine effectue des achats annuels moyens de près de 250 millions de dollars et plus de 10 % de ces achats sont effectués avec des fournisseurs régionaux qui sont situés dans un rayon de 100 km de l?usine. 

Selon moi, il n?est donc pas nécessairement vrai d?affirmer que cette sous-traitance met l?usine en péril. Si, pour des raisons de coût et de compétitivité, il est plus rentable pour Bombardier de transiger avec des sous-traitants, la survie de l?usine ne peut que s?en trouver assurée.  L?importance du contrat pour la région ne se limite pas uniquement au maintien des 300 emplois à La Pocatière mais de tous ceux reliés aux sous-traitants régionaux.  Ce sont des emplois tout autant valables que ceux des employés de Bombardier.

Finalement, la sous-traitance est souvent mise à partie lors de conflits syndicaux.  Toutefois, vous seriez surpris de savoir combien d?emplois dans notre région existent grâce à cette sous-traitance industrielle.  Bon nombre d?entreprises ont pignon sur rue et procurent des emplois car elles agissent à titre de sous-traitants pour le compte de multinationales canadiennes et américaines.  Dans le cas de Bombardier La Pocatière, il faudrait élargir le débat afin de s?assurer que la sous-traitance se fasse dans la région ou à tout le moins dans la province. 

Source : Mallette, comptables agréés

Commentaires