Un sondage Léger, commandé par la Fédération canadienne des contribuables (FCC), révèle que la majorité des Canadiens souhaitent une réduction significative de la taille et du coût de la bureaucratie fédérale, estimant que sa croissance rapide n’a pas amélioré les services publics.
Selon les résultats, 54 % des Canadiens veulent réduire la bureaucratie, tandis que 24 % préfèrent la maintenir, 17 % sont indécis et seulement 4 % souhaitent l’augmenter. En excluant les indécis, ce sont 66 % des répondants qui appellent à une diminution de l’appareil administratif.
Depuis 2016, Ottawa a embauché 99 000 fonctionnaires supplémentaires. Les données du directeur parlementaire du budget montrent que les dépenses associées à la bureaucratie sont passées de 40,2 milliards de dollars en 2016 à 71,2 milliards en 2024, soit une augmentation spectaculaire de 77 % en moins de dix ans.
Malgré cette hausse des effectifs et des coûts, la perception de la population à l’égard des services publics fédéraux est largement négative. La moitié des Canadiens (50 %) estiment que la qualité des services s’est détériorée depuis 2016. Un autre 23 % jugent que la situation est restée inchangée, seulement 11 % voient une amélioration et 16 % ne se prononcent pas. En retirant les indécis, 60 % des répondants considèrent que les services fédéraux se sont dégradés.
Pour Nicolas Gagnon, directeur Québec de la Fédération canadienne des contribuables, le message est clair : « Les résultats sont sans équivoque : les Canadiens savent qu’ils financent trop de postes administratifs à Ottawa et veulent que le gouvernement mette un frein à l’expansion de la bureaucratie. Embaucher toujours plus de fonctionnaires ne veut pas dire offrir de meilleurs services. »
Il ajoute que le gouvernement fédéral, dirigé par le premier ministre Mark Carney, doit agir rapidement : « Le gouvernement a fait exploser les dépenses liées à la bureaucratie et ajouté des dizaines de milliers de fonctionnaires, sans que les Canadiens bénéficient de meilleurs services. Le premier ministre doit entendre ce message et intervenir pour freiner la taille et le coût de la fonction publique. »
Ce sondage Léger met donc en lumière un malaise grandissant chez les contribuables, qui jugent que l’argent investi dans la machine administrative ne se traduit pas par des bénéfices tangibles pour la population.
Une pression qui pourrait forcer Ottawa à revoir sa gestion des ressources humaines et budgétaires au sein de l’appareil fédéral.