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CHANGER NOTRE VISION DU MONDE

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Sylviane Lord-L?OIE BLANCHE

Initiée par les coopératives de la MRC de Montmagny dans le cadre de la semaine des coopératives, la conférence d?André Martin, jeudi soir dernier, à l?Hôtel L?Oiselière de Montmagny, a rassemblé une quarantaine de personnes. Son exposé sur le paradigme coopératif a permis d?éveiller son public à la possibilité de changer notre vision du monde.

Selon André Martin, professeur associé au Département de management et gestion des ressources humaines et à l?Institut de recherche et d?éducation pour les coopératives et les mutuelles de l?Université de Sherbrooke (IRECUS), le coopératisme n?a jamais été autant d?actualité. Le paradigme économiste néo-libéral, cette vision du monde prédominante, montre depuis quelques décennies, plusieurs signes de faiblesse et de contradiction. Le paradigme coopératif pourrait être un modèle valable pour construire un monde différent, puisqu?il place l?humain au c?ur de sa philosophie.

Renverser la tendance?

«L?histoire des paradigmes démontre que ce qui est marginalisé un jour peut prendre de plus en plus de place et devenir la façon de pensée prédominante », a exposé M. Martin. «Les coopérants doivent maintenant prendre conscience qu?ils sont en mesure de développer un projet social coopératif, en contrepoids au modèle existant», a-t-il ajouté, convaincu qu?il est possible de renverser la tendance.

Le coopératisme est, selon lui, le dernier rempart existant face à la «monarchie économique», où seulement quelques grands joueurs contrôlent la haute finance mondiale. «Grâce aux révolutions du XVIIIe siècle, nous vivons aujourd?hui dans une démocratie politique, mais nous ne vivons pas une démocratie économique», a-t-il expliqué.

Une alternative sous-estimée et mal structurée

«Malheureusement, un travail d?éducation reste à faire. Le coopératisme est encore méconnu, malgré ses 150 ans d?histoire», a souligné M. Martin, rappelant que ses fondements tirent leur origine des grands idéaux du siècle des Lumières.

Selon lui, la principale faiblesse du paradigme coopératif se trouve dans la structure même de sa pensée. «Même au sein des coopératives, on ne fait que la moitié du travail. On forme bien entendu les gestionnaires à cette structure d?entreprise, mais il faut véritablement réussir à placer la personne au centre du projet», a affirmé M. Martin. Une action qui semble trouver un écho chez certains coopérants de la région qui souhaitent davantage informer et mobiliser face à ces enjeux. Écoutez l?entrevue sur oieblanc.com.

Photo: André Martin a récemment participé à l?écriture de l?ouvrage collectif «Sens et pertinence de la coopération : un défi d'éducation», réalisée sous l'égide du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM) et lancé du début du mois d?octobre.

 

 

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