C?est sous le thème de « l?avenir de l?industrie manufacturière en Chaudière-Appalaches » que M. Michel Gilbert, économiste industriel de terrain et directeur général de Développement PME Chaudière-Appalaches (DPME C-A), a présenté ce matin une conférence à la fois percutante et porteuse d?espoir qui a attiré plus de 100 personnes, entrepreneurs et gens d?affaires. Son constat : le chiffre d?affaires des entreprises manufacturières de Chaudière-Appalaches doit augmenter de 1.250 milliards de dollars d?ici 2022.
En s?inspirant de la réalité des PME manufacturières ainsi que de ses rencontres avec plusieurs dirigeants d?institutions financières régionales et chefs d?entreprise, M. Michel Gilbert s?est interrogé à savoir pourquoi une région réputée pour son entrepreneuriat n?est pas rendue au même niveau d?activité manufacturière que la moyenne québécoise.
En se basant sur le fait que le produit intérieur brut (PIB) par habitant, M. Michel Gilbert a fait remarquer qu?en 2010, le PIB par habitant de l?ensemble de la région Chaudière-Appalaches ressortait à 90 % de la moyenne du Québec; une amélioration par rapport à l?année 2000 où il était à 87 %.
En excluant Lévis, la situation est toutefois différente. Pour l?année 2010, le PIB ressort à 72 % de la moyenne du Québec, alors qu?en 2000, il était à 75 %. « Cela représente près de 10 500 $ de moins par habitant du reste de la région et un écart négatif de l?ordre de 2,575 milliards de dollars », a déclaré M. Michel Gilbert.
En fait, mis à part le « microclimat » de Lévis, le reste de la région, qui constitue 60 % de la population, connaît une diminution relative de la richesse collective par rapport à la moyenne québécoise.
Pour déterminer si le secteur manufacturier de la région Chaudière-Appalaches a contribué ou a freiné le déclin du PIB par habitant dans la région, M. Gilbert a comparé l?évolution de la part relative du PIB manufacturier dans le PIB global du Québec par rapport à celle du PIB manufacturier de Chaudière-Appalaches. La part du PIB manufacturier de la région Chaudière-Appalaches, incluant Lévis, est passée de 23,6 % en 2000 à 14,5 % en 2010, soit une baisse de neuf points de pourcentage, alors que sur la même période, la baisse au niveau du Québec n?était que de sept points.
Le PIB manufacturier par habitant a non seulement baissé plus vite en valeur relative, mais il a également diminué en valeur absolue et en dollars courants de 18 % de 2000 à 2010. L?écart négatif en valeur absolue qui était de 280 millions de dollars en 2000 a augmenté à 461 millions de dollars en 2010, représentant une augmentation de 65 %. « Le secteur manufacturier a donc contribué, de façon importante, au ralentissement de la croissance du PIB par habitant de l?ensemble de la région Chaudière-Appalaches par rapport au reste du Québec », a affirmé M. Michel Gilbert.
Le manque de relève à la fois quantitative et qualitative et le grand nombre de « petites » PME dans la région seraient, selon lui, les deux causes principales. « Sur les 1 081 entreprises de plus de 100 000 $ de chiffre d?affaires inscrites à la base de données ICRIQ, 83 % ont moins de 10 millions de dollars de chiffre d?affaires, alors qu?au Québec, ce pourcentage est de 71 % », a mentionné M. Gilbert.
Après avoir fait état des chiffres, l?économiste a parlé des nombreuses entreprises manufacturières de la région qu?il considère comme étant de véritables fleurons. Ces entreprises partagent une caractéristique fondamentale : celle d?être enracinées dans leur région. « Leurs actionnaires sont des gens de la région. Le c?ur de leur gestion, de leur R et D et de leurs activités est ici, et ce, même si elles ont des ateliers ou des filiales dans d?autres régions du Canada ou ailleurs dans le monde. Nous sommes choyés d?avoir ces beaux fleurons et nous devons féliciter chaudement leurs actionnaires et gestionnaires », a témoigné M. Gilbert.
Si les chefs d?entreprise le veulent et le croient fortement, la région Chaudière-Appalaches, hors Lévis, pourrait avoir comblé son retard du PIB par habitant par rapport à la moyenne du Québec d?ici 2022, et ce, par l?augmentation du chiffre d?affaires des entreprises manufacturières de l?ordre de 1,250 milliard de dollars par an. « En d?autres mots, davantage d?entreprises manufacturières doivent devenir des entreprises de plus de 100 millions de dollars de chiffre d?affaires », a ajouté M. Michel Gilbert.
Selon M. Michel Gilbert, « passer de 10 millions à 100 millions en 10 ans n?a rien d?extraordinaire. L?entreprise MAAX de Chaudière Appalaches, fondée par M. Placide Poulin, en est un parfait exemple », a-t-il dit.
Quatre éléments stratégiques permettent à une entreprise de passer de 10 à 100 millions de chiffres d?affaire en 10 ans. D?abord, les entreprises doivent grossir, soit par fusion, acquisition ou regroupement, car l?union fait la force. Elles doivent devenir des leaders technologiques dans leur branche respective. Elles doivent constamment améliorer leur productivité globale. Elles doivent aussi développer une équipe de direction très forte et une culture d?entreprise favorisant le capital humain. « Pour les chefs d?entreprise qui veulent devenir des fleurons, n?hésitez pas à vous faire conseiller et accompagner par des gens compétents et inspirants pour définir votre stratégie de croissance », a con clu M. Michel Gilbert.
Développement PME Chaudière-Appalaches
Partenaire de choix, Développement PME Chaudière-Appalaches est fier d?être un leader pour développer et stimuler l?économie régionale. L?organisation a comme mission de favoriser l?essor économique de la région de Chaudière-Appalaches en contribuant au développement technologique des PME manufacturières, en accompagnant les entreprises à l?exportation et en facilitant le développement d?entreprises à valeur ajoutée.
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