Les chambres de commerce de Chaudière-Appalaches montent au front.
En effet, face aux récentes restrictions en matière d'immigration, elles dénoncent une situation qui, selon elles, met en péril l’économie régionale.
Réunies sous la bannière de l’Alliance des chambres de commerce de Chaudière-Appalaches, celles du Grand Lévis, de la Nouvelle-Beauce, de Kamouraska-L'Islet, de Montmagny, de la région de Thetford et de Lotbinière unissent leur voix pour demander aux gouvernements fédéral et provincial de revoir leurs politiques. Elles craignent que ces mesures n’aggravent une pénurie de main-d’œuvre déjà critique.
Dans une région où le taux de chômage est l’un des plus bas au pays avec seulement 3,2 % en avril dernier contre 7,9 % à Montréal, le recrutement de talents est un enjeu de taille pour les entreprises locales.
« En Chaudière-Appalaches, la pénurie de main-d’œuvre est un enjeu quotidien. Les récentes limitations sur l’accès aux travailleurs étrangers temporaires et la réduction des seuils d’immigration permanente freinent notre développement économique », déclare Nancy Dubé, co-présidente de l’Alliance et directrice de la Chambre de commerce Kamouraska-L'Islet.
Les travailleurs étrangers temporaires, souligne-t-on, jouent un rôle essentiel dans plusieurs secteurs clés dont la transformation alimentaire, la fabrication, la construction et les services. Selon l’Alliance, leur contribution est indispensable.
Le contexte actuel pousse déjà plusieurs entreprises à restreindre leurs activités ou à refuser des contrats. Un sondage de la Fédération des chambres de commerce du Québec révèle que 64 % des entreprises pourraient perdre des contrats ou réduire leur production si leurs travailleurs étrangers temporaires devaient partir.
L’Institut du Québec recommande d’ailleurs un accueil initial de 90 000 immigrants permanents, suivi d’un rythme annuel de 60 000, pour répondre aux besoins en productivité.
L’Alliance demande concrètement un moratoire sur les restrictions du Programme des travailleurs étrangers temporaires, un retour du quota de Travailleurs étrangers temporaires à 20 %, la fin du gel du Programme de l’expérience québécoise, et des exemptions adaptées aux réalités sectorielles.
« Nous demandons au gouvernement fédéral de lever, sans délai, les restrictions actuelles sur l'immigration temporaire, et au gouvernement du Québec d'ajuster ses seuils d'accueil pour mieux refléter les besoins réels de nos entreprises », conclut Marie-Josée Morency, PDG de la Chambre de commerce et d’industrie du Grand Lévis.
L’Alliance entend poursuivre sa mobilisation pour défendre l’accès à une main-d’œuvre diversifiée et disponible, essentielle au dynamisme économique de toute la région.