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Déclin des cégeps: qu'en est-il à La Pocatière?

M. Claude Harvey n'accepte pas le déclin de son Cégep: «Nous ne nous laisserons pas décliner. Nous avons une belle équipe de professeurs et de personnes attachées à leur institution. Oui, sur le plan financier, c'est difficile, mais nous allons nous battre et nous allons passer au travers».

Michel Chassé-L'Oie blanche

«Le déclin guette des 48 cégeps», tel était le titre d'un article paru dans le Journal du Québec du 5 novembre. Car, comme l'écrivait le journaliste Régys Caron, l'avenir n'est pas rose pour les cégeps: la baisse de financement amorcée depuis 20 ans promet de se poursuivre en raison d'un déclin important de la clientèle étudiante (24 000 étudiants de moins au cours des six prochaines années). Alors, qu'en est-il à La Pocatière?

D'entrée de jeu, M. Claude Harvey, directeur du Cégep de La Pocatière, reconnaît que la situation s'avère difficile sur le plan financier. L'institution pocatoise fait d'ailleurs partie des neuf cégeps qui ont déclaré des déficits d'opération. Et sa réserve a fondu au soleil, passant de 1,5 million$ à 500 000$ en quelques années: «Une chance que nous avons ce surplus accumulé» de lancer M. Harvey.

Pourtant, le cégep réussit, bon an mal an, à conserver sa clientèle de quelque 1 000 élèves sur ses deux campus, La Pocatière et Montmagny: «50% de notre clientèle provient de l'extérieur, ce qui est beaucoup pour un cégep en région. Le gros problème, c'est la baisse du financement. On nous annonce le montant de la coupure en milieu d'année. C'est difficile de s'ajuster» ajoute M. Harvey.

Le Cégep de La Pocatière a déclaré un déficit de quelque 200 000$ ou 1% sur un budget de 20 millions$: «La coupure imposée par le gouvernement représente presque le déficit» de renchérir le directeur général.

Optimiste

Malgré le déclin financier et des perspectives démographiques encourageantes qui ne font que retarder (on parle maintenant de 2020 avant de connaître une légère hausse), M. Harvey fait preuve d'optimiste. La priorité absolue demeure le recrutement et rétention: «Nous travaillons fort à ce chapitre et nous y parvenons» comme en font foi les 50 étudiants internationaux qui fréquentent l'institution.

Autre source d'optimisme, le Cégep est l'un des seuls à implanter de nouveaux programmes, comme la gestion de scène à Montmagny et l'audioprothèse à La Pocatière: «De plus, nous avons réussi à renflouer certains de nos programmes qui éprouvaient des difficultés» de préciser M. Harvey.

Confronté à une baisse de la formation continue depuis quelques années, le cegep s'est tourné vers la formation à distance qui enregistre présentement une hausse.

Ajoutez à cela une plus grande collaboration avec des cégeps qui lui ressemblent, dont l'ITA, et la présence à La Pocatière de trois centres de transferts technologiques (Solution Novika, Biopterre et Optech), ce qui est exceptionnel, et vous pouvez demeurer optimiste.

Cet optimisme, M. Harvey voudrait bien l'appuyer sur un engagement gouvernemental formel, soit l'assurance d'une stabilité financière des cégeps au cours des cinq prochaines années, comme le demande d'ailleurs la Fédération des cégeps: «Pour pouvoir planifier» de conclure M. Harvey.

Sur un budget de 20 millions$, le Cégep en verse 85% en salaires. Y a pas à dire, faut demeurer optimiste!

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