Aller au contenu

Des sociétaires du Coop-IGA font part de leurs inquiétudes

DSC_5122

Sylvain Fournier - L'OIE BLANCHE

Une dizaine de membres sociétaires du magasin d?alimentation Coop-IGA de Montmagny ont convoqué les médias, jeudi matin, afin de faire part publiquement de leurs inquiétudes concernant le lock-out qui affecte non seulement le marché d?alimentation et ses travailleurs, mais une partie de l?économie de Montmagny.

Ces personnes, disant n?être associées à aucun groupe, mais qui se sont plutôt réunies au fil des circonstances de ce conflit de travail, en avaient gros à raconter et à dénoncer, à partir des événements qui ont causé le déclenchement du lock-out jusqu?aux deux assemblées des membres. 

 

Chose certaine, ils ne portent pas le conseil d?administration de la coopérative dans leur c?ur et affirment que le lien de confiance est brisé.

 

Difficultés financières?

 

Leur porte-parole, M. Réal Martineau a parlé de l?impact économique du lock-out avec une perte qu?il estime à plus de 5 millions $ depuis la fermeture du magasin le 13 janvier, mais aussi de ses effets sur les employés sans salaire et aussi sur les membres qui «sont désorganisés sur le plan de leur approvisionnement alimentaire». 

 

M. Martineau se demande si la coopérative ne sera pas en difficultés financières à la suite de ce conflit s?il continue à perdurer.

 

«La décision d?aller en lock-out n?a pas été prise, elle a été laissée aux événements. C?est du jamais vu!», a mentionné M. Martineau. 

 

Le groupe a aussi qualifié d?antidémocratiques les assemblées spéciales tenues depuis deux semaines. «Depuis quand une proposition ne peut pas être modifiée selon la volonté des membres», se questionne-t-on.

 

Un cadre à la négo!

 

M. Martineau a rappelé que, lors de l?assemblée spéciale du 5 février, des membres avaient présenté une modification à la proposition 4.1, favorisant un sprint de négociation de 20 jours, sous le principe de la non précarisation des emplois et sur la base de la convention collective existante, parce qu?ils voulaient donner un cadre à la reprise des négociations «pour que ça se règle» et afin de «sécuriser les employés qui sont dehors». 

 

Selon le groupe, une organisation hybride comme une coopérative, ne peut accorder le droit à un comité de négociation de pouvoir déclencher un lock-out sans recevoir l?approbation du conseil d?administration ou de l?assemblée des membres.

 

Jeudi, ce groupe n?entendait pas porter d?actions supplémentaires comme organiser une autre pétition demandant la tenue d?une autre assemblée spéciale. «Pas pour le moment», a mentionné M. Martineau.

 

Réactions discrètes!

 

Invitées à réagir aux propos de ce groupe, les parties patronale et syndicale sont demeurées discrètes, disant vouloir mettre leurs énergies sur les présentes négociations.

Lors d?un entretien téléphonique, le porte-parole de la CSD, M. Patrick Cyr, a précisé que le syndicat se dissociait de tous les propos tenus par le groupe. «Nous ne nous associons pas aux actions et propos de ce groupe. Nous voulons nous concentrer sur les négociations», a indiqué M. Cyr.

 

Même son de cloche du côté patronal où M. Bertrand Proulx a affirmé que les réactions de ce groupe de sociétaires ne font que mettre une pression indue sur ces négociations. «Depuis le début, s?il n?y avait pas eu tout cela, les employés seraient déjà de retour au travail», a commenté M. Proulx en disant que les négociations avançaient bien.

 

Tant du côté syndical que patronal, les parties ont convenue de ne émettre de commentaires publics sur le contenu des négociations.

 

Le maire commente!

 

Également invité à commenter ce conflit de travail, le maire de Montmagny, M. Jean-Guy Desrosiers, a affirmé qu?il valait mieux laisser le comité de négociation faire son travail afin que le conflit se règle au plus vite. 

 

«Il faut arrêter de regarder en arrière et regarder en avant. Il faut que le processus de négociation se règle à l?interne, car nous n?avons pas assez de connaissances à l?externe. Après le règlement, les gens pourront faire le bilan et poser des actions, mais là ça doit se régler au plus vite», a commenté M. Desrosiers en précisant que ce lock-out avait un «impact majeur» sur l?économie de Montmagny. «Il y a des répercutions sur plusieurs commerces de Montmagny. On ne peut pas se permettre cela encore longtemps», a indiqué le maire Desrosiers.

-30-

Photo: De gauche à droite, Jean-Louis Labonté, Roland Guimont, Réal Martineau, porte-parole du groupe, Lucelle Béland, Normand Delisle, Léandre Cloutier, Raymond Gaudreau, Claire Tardif, Roger Guillemette et Michel Guillemette. Absente, Marie Létourneau.

 

 

DSC_5107
Photo: Réal Martineau
Commentaires