Dossiers médicaux électroniques:Montmagny parmi les chefs de file au Québec
Dictaphone en main, le Dr Jean-François Rancourt a été l'un des médecins innovateurs dans l'établissement des dossiers médicaux électroniques dans la région de Montmagny-L'Islet.
Sylvain Fournier - L'OIE BLANCHE
Alors que d'autres régions du Québec, surtout les grands centres urbains, continuent d'utiliser les dossiers papiers, la région de Montmagny-L'Islet figure parmi les chefs de file de la province dans l'utilisation des dossiers médicaux électroniques.
«Depuis 2006, les trois points de service du CSSS ainsi que cinq cliniques privées de Montmagny-L'Islet, à l'exception de la coop de santé de L'Islet, utilisent tous les dossiers médicaux électroniques», a mentionné en entrevue le Dr Jean-François Rancourt, l'un des médecins innovateurs dans l'établissement des dossiers médicaux électroniques dans la région de Montmagny-L'Islet.
Le Dr Rancourt continue d'ailleurs à contribuer à étendre cette nouvelle manière de travailler aux autres régions du Québec et du Canada en étant porte-parole pour Inforoute Santé du Canada, l'organisme fédéral qui coordonne la mise en place des dossiers médicaux électroniques selon des normes et des standards bien établies.
Plusieurs représentants des agences de santé des autres régions du Québec sont venus à Montmagny au cours des dernières années afin de voir comment et dans quelle dynamique s'effectuait ce passage du papier à l'électronique, a mentionné le Dr Rancourt en indiquant qu'au Québec, il y avait encore du travail à faire, dont chez les cabinets privés de médecins. Le Dr Rancourt précise en effet qu'environ 25% des cliniques du Québec utilisent les dossiers médicaux électroniques et on vise 75% d'ici trois ans.
Sécurité et économie
Selon une récente étude indépendante commandée par Inforoute Santé du Canada, l'utilisation des dossiers médicaux électroniques dans les cabinets de médecins au Canada, dont l'adoption a doublé depuis 2006, a généré des retombées économiques et des gains de productivité évalués à 1,3 milliard de dollars.
Parmi les avantages observés, on note des économies d'ordre administratif de 800 millions de dollars grâce à la réaffectation de personnel dans les cabinets de médecins, des gains de 584 millions de dollars dans le réseau de la santé, notamment grâce à une réduction des examens faits en double et des événements indésirables médicamenteux et de meilleures interactions et une amélioration des communications entre les membres de l'équipe soignante et entre les prestateurs de soins et leurs patients.
En bout de ligne, le patient obtient de meilleurs soins et de meilleurs résultats en santé par les soins préventifs et la gestion des maladies chroniques grâce à une utilisation plus spécialisée du DME. La sécurité des dossiers est aussi grandement améliorée en évitant le transport des documents. On évite aussi de perdre tous ses renseignements en cas d'incendie ou de désastre.
L'adoption des DME par les médecins de soins primaires a plus que doublé au Canada, passant de 23% en 2006 à 56 en 2012. L'utilisation des DME par les médecins spécialistes exerçant en cabinet a également augmenté.
Dans Chaudière-Appalaches, le Dr Rancourt estime l'utilisation des dossiers médicaux électroniques à plus de 50%. Seule la région de Bellechasse enregistrerait une plus faible utilisation des dossiers médicaux électroniques par rapport aux autres régions. Chose certaine, avec tous les avantages que procurent ces nouvelles technologies, le Dr Rancourt ne reviendrait certainement à l'arrière.