La table était mise pour une soirée réussie: mélomanes, ami(e)s et membres de la famille réunis autour d'une cause, oui, mais d'abord pour l'amour du piano; artiste doué et charmant; répertoire choisi dans l'intention non voilée de plaire au connaisseur aussi bien qu'au profane.
Pour ce Rendez-vous musical (ou amical) présenté à l'Hôtel L'Oiselière le 11 novembre, celui qui n'avait pas joué solo depuis une quinzaine d'années s'est fait plaisir en revisitant ses compositeurs favoris. Très à l'aise, visiblement en pleine forme, Martin Dubé nous présente les pièces qu'il s'apprête à exécuter d'une façon imagée... et efficace! Ici une patineuse artistique suivie d'une gymnaste chez Debussy (Arabesques), là des amours malheureuses chez Beethoven (Sonate au clair de lune); un court séjour à Vienne chez Schubert «C'est à pleurer tellement c'est beau!»; une rencontre avec Brahms qui, selon lui, aurait fumé de l'herbe en créant son Intermezzi 119 no 1 (allez savoir). Au dessert, retour à Debussy, à la commedia dell'arte, à Arlequin, Pierrot et Colombine qui se font aller dans la Suite bergamasque, le tout enrobé de commentaires fort intéressants sur les grands compositeurs et leurs ?uvres. Bien sûr il y eut rappel - que serait un récital de piano sans Chopin? C'est ainsi qu'on se quitte sur Nocturne Opus 55 #2, tout en douceur.
L'expérience acquise au fil des ans - de New York à San Remo en passant par Fairbanks - fait en sorte que Martin peut aujourd'hui se permettre de laisser parler la musique, ayant bien intégré la technique. Résultat? Un jeu nuancé, juste et sensible, émouvant. Très sollicité, Martin Dubé vient de présenter cinq concerts (cinq programmes différents) en huit jours! Chef de chant, répétiteur, accompagnateur, membre officiel de la Société de musique de chambre de Québec, le sympathique pianiste n'a pas fini d'être en demande.
Rappelons que ce récital était une initiative de sa part destinée à donner un coup de pouce à son neveu. Repêché cet été par les Remparts de Québec, Charles Dubé joue présentement pour le Blizzard du Séminaire Saint-François, leur club-école.