En recevant ma carte d?électeur, je me suis tout de suite rappelé comment coûtait ce bout de papier et la campagne électorale qui l?entourait.
Collectivement, les Canadiens devront débourser tout près de 300 millions de dollars pour le coût proprement dit de l?élection du 2 mai 2011. Il s?agit de la quatrième élection en sept ans. En 2001, le coût d?un scrutin national était de 198 millions de dollars. Il s?agit donc d?une augmentation d?un peu plus de 50 % en dix ans. En faisant un calcul rapide, cela représente un coût d?environ 12,50$ par électeur éligible. À titre comparatif, c?est 2,80$/électeur éligible au Royaume-Uni.
Du côté d?Élections Canada, l?organisme indépendant qui gère le processus électoral, le budget annuel suit la même tendance. Durant la dernière décennie, son budget annuel est passé de 33 à 121 millions de dollars. Une bonne partie de cette augmentation a pour cause l?accroissement du financement public des partis politiques.
Les 300 millions engagés pour la tenue de cette 41e élection ne sont pas complètement « perdus » car ils sont injectés dans l?économie. Contrairement à plusieurs études qui quantifient les retombées d?activités sportives ou culturelles, il n?y a pas vraiment de données disponibles sur l?impact de la tenue des élections sur l?économie canadienne.
Élections Canada doit payer les frais du personnel électoral et des préposés au scrutin, l'impression des listes électorales, la location de bureaux pour les directeurs du scrutin et de bureaux de scrutin, la mise à jour du Registre national des électeurs, les campagnes de publicité et de sensibilisation, etc. De plus, les partis politiques et leurs candidats engagent également des dépenses qui sont financées à même leur budget. Nul doute que tout cela additionné agit comme un mini-programme de stimulation économique en soi et touche toutes les régions du Canada.
Voilà pour les dépenses qui sont injectées dans l?économie. Toutefois, il y a un coût pour l?inefficacité d?un arrêt du parlement. Et on ne parle même pas ici du coût des promesses qui seront engagées dans la campagne électorale. Pendant tout le temps de la campagne, la « machine gouvernementale» fonctionne au ralenti. Cela est sans compter le coût pour la redémarrer et continuer ce qui était entrepris lors du déclenchement des élections.
Je vous laisse donc réfléchir sur le coût global de cette élection et finaliser votre réflexion sur les retombées économiques d?un tel exercice. Chose certaine, le coût des promesses qui seront annoncées risque de dépasser celui de cette élection.