Michel Chassé-L'Oie blanche
Qu'est-ce qui incite les 18-35 ans à s'établir au Kamouraska? L'emploi, me direz-vous. Erreur! La famille, les amis et même les paysages passent avant le travail quand vient le temps, pour cette catégorie d'âge, de s'installer dans le Doux Pays.
Ces données quelque peu surprenantes proviennent de l'étude «Les 18-35 ans venus ou revenus s'établir au Kamouraska, Qui sont-ils?» menée au printemps 2012 par trois étudiants du département des sciences humaines du Cégep de Rivière-du-Loup et parrainée par la Société d'aide au développement de la collectivité (SADC) du Kamouraska.
Mme Émilie Dupont, agente de développement à la SADC, a livré les résultats de l'étude vendredi soir dernier à Saint-Pascal lors de l'activité d'accueil destinée aux participants du séjour exploratoire, cuvée octobre 2013, organisé par Place aux jeunes Kamouraska.
Le rapport soumis par les étudiants louperivois répond à trois questions: quel est le profil de ces gens qui ont choisi de venir s'établir au Kamouraska ces dernières années, pourquoi choisissent-ils cette MRC et apportent-ils quelque chose de particulier à la région?
La cueillette des données s'est effectuée auprès de 45 personnes, de 20 à 40 ans, qui ont choisi le Kamouraska entre 2002 et 2012: «Même si le sondage ne répond pas à tous les critères scientifiques, il s'avère assez fiable pour dégager des tendances» explique Mme Dupont.
Le portrait de ces nouveaux arrivants? Trente ans en moyenne, 58% de femmes, 77,8% de couples, 36% proviennent de la région de Montréal, 19% du secteur de Québec et 17% du Bas-Saint-Laurent.
Plus diplômés que la moyenne kamouraskoise ou provinciale, ils s'impliquent beaucoup de façon bénévole dans la vie communautaire (53% contre 36,7% à l'échelle provinciale).
Pourquoi?
À la question «Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à venir vous établir au Kamouraska?», famille et nature viennent en tête de liste: 31% ont opté pour la proximité de la famille, 29% pour la nature et les paysages, 18% pour l'emploi, 9% pour les études, 9% pour les amis et 4% par hasard. En insistant davantage et en leur demandant ce qui a été très déterminant dans leur décision de choisir le Doux Pays, 29% répondent la famille, 22% les amis et 18% l'emploi. Le travail demeure donc en 3e position!
La majorité (76%) des répondants connaissait le Kamouraska avant de s'y établir: 35,5% par des proches, 31% pour y avoir résidé et 22,2% par les vacances.
Conclusion
La conclusion saute aux yeux: l'emploi ne constitue pas le facteur premier pour adopter le Kamouraska où le cadre de vie et le réseau social comptent pour beaucoup!
Hémorragie
Rappelons que le Kamouraska, comme plusieurs régions du Québec, a subi une véritable hémorragie démographique ces 25 dernières années (1986-2011) avec une baisse de 16,6% de sa population, comparativement à une diminution de 6,8% dans le Bas-Saint-Laurent et à une hausse de 19% au Québec. Cette tendance à la baisse a toutefois ralenti de 2006 à 2011 (-2,7% pour le Kamouraska et -0,1% pour le Bas-Saint-Laurent).
L'accroissement naturel (naissances versus décès) ayant atteint un point d'équilibre dans le Kamouraska, la perte de population est donc imputable à la migration: «Comme ailleurs au Québec, les 15-24 ans quittent la région pour les études, mais ne reviennent pas» de conclure Mme Dupont.