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Francois Legault reste ouvert à des projets pétroliers au Québec, mais laisse la porte fermée au passage d'un oléoduc

Bien que la campagne électorale ne soit pas encore officiellement commencée, la Côte-du-Sud a eu droit à une première visite de celui qui mène dans les sondages, en l'occurrence François Legault.

Le chef de la CAQ avait choisi mercredi dernier de visiter la Fonderie Poitras de L'Islet, accompagnée de sa candidate locale, Marie-Eve Proulx, terminant une tournée de la région de Chaudière-Appalaches entamée le matin.

Après avoir discuté du besoin criant de main-d'œuvre avec la direction de la fonderie et des solutions à apporter, François Legault s'est fait demander par CMATV Nouvelles s'il était d'accord avec le chef conservateur, Andrew Sheer de relancer un projet d'oléoduc afin de faire circuler le pétrole des sables bitumineux vers l'Est en passant par la belle province, comme celui-ci l'avait indiqué lors de son récent passage à Montmagny.

La réponse donnée ne plaira sûrement pas aux conservateurs puisque le chef caquiste a de nouveau fermé la porte au passage d'un pipeline au Québec, mais a toutefois précisé qu'il demeurait ouvert à tous les projets pétroliers qui seraient rentables et qui respecteraient les normes environnementales québécoises.

« Le pipeline, on n'en veut pas puisqu'à ce moment-là, la partie payante est faite à l'extérieur du Québec, ce n'est pas intéressant pour nous. On prend les risques et on n'a pas de rendement, alors ce n'est pas intéressant (…) Nous on n'a déjà été d'accord pour explorer à l'Île d'Anticosti, ne soyons pas hypocrite, on importe dix milliards par année de pétrole (…) les prévisions les plus optimistes nous montre qu'on a encore pour 25 ans à consommer du pétrole. Est-ce qu'on ne serait pas mieux de le faire nous-mêmes s'il y avait des projets intéressants qui respectent l'environnement. Ça doit être regardé à la pièce, ça ne doit pas être proche de zones habitables, ça doit être fait en respectant la nappe phréatique. Soyons prudents quand on parle de projets hydrocarbure ! », a expliqué le chef de la Coalition avenir Québec.

Monsieur Legault a par la suite clarifié la position nationaliste de sa formation politique, critiquée le matin même par le premier ministre Philippe Couillard, qui l'accusait de jouer sur les deux tableaux.

Selon lui, le chef libéral est en panique parce qu'il y a dorénavant un autre parti qui est contre la souveraineté du Québec tout en ayant des propositions en économie.

Il croit d'ailleurs qu'il n'a aucun besoin de brandir la menace référendaire pour aller chercher des pouvoirs supplémentaires à Ottawa, puisqu'il se servira du consensus des Québécois afin de faire plier les partis pancanadiens avant les prochaines élections fédérales pour obtenir ce qu'il désire — ces derniers ayant inévitablement besoin du Québec pour former un gouvernement afin de diriger le Canada…

« Si, monsieur Trudeau ou monsieur Sheer ou monsieur Singh, si les chefs fédéraux sont contre ce genre de demande là, appuyée par une majorité de Québécois, ils vont avoir de la difficulté à se faire réélire au Québec. »

Les déclarations de François Legault vont ainsi à l'encontre des aspirations conservatrices de faire passer un oléoduc en terre québécoise.

De plus, sa stratégie nationaliste basée exclusivement sur le consensus québécois pour faire fléchir les partis fédéraux au sujet de ses demandes rappelle les belles années de l'Union Nationale de Maurice Duplessis où ce dernier jouait la carte de l'autonomie du Québec lorsque venait le temps d'une élection fédérale tout en jonglant occasionnellement avec l'idée de sortir le Québec de la Confédération — option que François Legault rejette désormais du revers de la main.

D'ailleurs, le principal intéressé devrait se rappeler qu'au moment où les Québécois élisaient majoritairement le Parti québécois au début des années 80, ces derniers faisaient de même avec les libéraux de Pierre Élliot Trudeau...

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