Céline Chabot
L'Oie Blanche
Devant une salle comble croulant sous les rires, Fred Pellerin a livré une performance tout bonnement éblouissante jeudi soir. Il présentait, Salle Edwin-Bélanger, son dernier spectacle intitulé De peigne et de misère.
S'il a en lui de la graine de Sol doublée d'une touche de poésie à la Vigneault, le conteux demeure un phénomène unique en soi. Depuis le début du zéro de la partance jusqu'à une finale empreinte d'émotion, il vous subjugue littéralement avec ses savoureux calembours, son imagination débridée et son sens de la dérision. Enfin, il a cette façon faussement naïve de vous entraîner dans un univers qui, si éclaté soit-il, vous ramène aux fondements mêmes d'une société pour qui il y a encore de l'espoir, même si elle en arrache. De la haute voltige qui vous laisse à peine le temps de reprendre votre souffle avant de repartir d'un grand éclat de rire... ou d'étouffer un sanglot.
De peigne et de misère
Méo le coiffeur se languissant de découvrir Sur Solange sous sa capine est au cur de cette histoire qui en contient mille autres. Si le conteur hésite, il improvise, reprend vite le fil conducteur et s'assure que son public en fait autant en lui lançant un vibrant: «Suis-tu toujours, Montmagny?!».
En filigrane, cette triste vérité: le soleil demeurera voilé tant et aussi longtemps qu'on laissera la planète tourner autour du dollar tout-puissant. Parlant de sous, avez-vous retrouvé la piastre manquante (la part des anges)? L'erreur réside simplement dans la formulation du problème.
Le contenu musical réserve une place de choix aux chansons de son ami David Portelance, qui a réchauffé la salle. Au commencement du monde - superbe - et Tenir debout débuteront et clôtureront un spectacle magistral qui vous redonne foi en l'humanité.