Avec le départ du maire Gérald Tremblay, démissionnaire, je me demande s?il n?était pas finalement trop innocent. Avec le résultat qu?il a été le bouc émissaire de toute une organisation corrompue et nébuleuse.
Pour ma part, j?ai toujours eu beaucoup d?estime pour Gérald Tremblay. Il respirait l?homme bon. Ce n?est pas mesurable, c?était une question de vibration. Et même si on a entendu des témoins à la Commission Charbonneau qui ont voulu le mouiller dans de sombres histoires de corruption, je crois fermement qu?il dit vrai quand il affirme n?avoir jamais été mis au courant. Car en ce moment, c?est la parole de ceux qui comparaissent contre la sienne. Et il est frustré et avec raison de ne pouvoir s?expliquer à la barre des témoins.
UNE TOURNÉE DES MÉDIAS SOUHAITABLE
Je souhaite que l?ex-maire Tremblay ne s?en tienne pas à son annonce de démission. Car le doute sur son intégrité persiste et il doit laver son honneur. Et à défaut de parader devant la Commission Charbonneau, je suis certain que toutes les tribunes médiatiques lui sont ouvertes pour qu?il aille s?expliquer. Il doit bien ça aux contribuables. Et aussi pour lui-même. Un tel exercice le soulagerait. Son propre père, a-t-il raconté, l?avait mis en garde contre le côté sale de la politique municipale. Il aurait dû l?écouter un peu plus. Tout comme il aurait dû voir de plus près à ses affaires.
ENTREVUE EXCLUSIVE AVEC RICHARD BERGERON
Dans l?entrevue que nous accorde en exclusivité le chef de Projet Montréal et que vous pouvez lire à la Une de notre édition de novembre, Richard Bergeron explique qu?il n?aura été qu?un maire honorifique. Et ç'a été son malheur. Trop innocent, il a remis la totalité du volet gestion à son entourage. On ne sait toujours pas, par contre, qui a pris sur lui d?aller de l?avant dans les projets des compteurs d?eau et le projet domiciliaire du site Contrecoeur. On connaît le dicton, quand le chat est parti, les souris dansent.
UN TROP BON GARS
Cette mairie malheureuse nous aura appris que ce qu?il faut comme prochain maire de Montréal, c?est un maire intègre, ça va de soi, mais doublé d?un Pitbull. Qui n?en laisse pas passer une. Quelqu?un qui s?isolerait dans une sorte de bunker pour revoir toute l?administration et dans ses moindres détails. Qui poserait des questions précises à ses subalternes en exigeant des réponses claires. Gérald Tremblay était trop angélique, trop innocent dans le sens péjoratif du terme. Cela a terni son image, qui l?a portraituré dans le rôle de celui qui ne voyait jamais rien venir.
C?était sans doute vrai. Mais en politique, ça ne pardonne pas. Il faut avoir les guidons bien en main. Il doit être très triste, Gérald Tremblay, en ce moment, s?accusant de tous les maux. Il doit se dire : « J?aurais dont dû. » Trop tard.