Diane Gendron-L'Oie blanche
Mme Ginette Bernier, de Saint-Jean-Port-Joli, accédait récemment aux hautes instances de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ). Pas surprenant pour cette femme qui a la profession d'infirmière dans le sang.
Directrice de la qualité des services et des soins infirmiers au Centre de santé et de services sociaux de Montmagny-L'Islet, Ginette Bernier a été élue, sans opposition, vice-présidente du Comité exécutif de l'Ordre pour 2013-2014. Il faut savoir que cinq personnes composent ce comité dont la présidente, Lucie Tremblay, la seule à avoir un mandat de deux ans.
Le Comité exécutif veille aux affaires courantes de l'OIIQ et exerce les pouvoirs que le conseil d'administration lui délègue, dont plusieurs concernent l'application des lois et des règlements.
La passion
Rien n'est venu altérer la passion qu'éprouve Ginette Bernier pour la profession qu'elle exerce depuis 38 ans, confesse la principale intéressée lors d'une entrevue accordée le 30 octobre au Journal L'Oie blanche. Une passion nourrie par le goût d'apprendre, depuis ses premières expériences auprès des médecins Lizotte, Chassé et Raymond à l'ancien hôpital de Saint-Jean-Port-Joli, jusqu'aux postes de cadre qu'elle occupe successivement depuis plusieurs années.
À cette passion sans cesse renouvelée se greffe un désir profond de s'engager qui a trouvé sa voie dans les instances de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. D'abord à l'échelle régionale pendant dix ans puis, à présent, au niveau provincial.
La protection du public
La principale mission de l'OIIQ est de s'assurer de la protection du public par la surveillance de l'exercice de la profession infirmière. À ce titre, pour mieux répondre à l'évolution des besoins de la clientèle, les infirmières doivent étendre leur champ de connaissances, note Mme Bernier. C'est pourquoi, l'Ordre demande que le BAC devienne la formation initiale pour devenir infirmière. À l'exception du Québec, dans toutes les autres provinces canadiennes la formation universitaire est obligatoire pour accéder à la profession, précise Ginette Bernier. Débattue depuis quelques années, cette question demeure un point d'interrogation pour le gouvernement qui hésite à franchir le pas. Beaucoup d'intérêts entrent en jeu: les coûts reliés à ce changement, la formation dans les cégeps, etc.
Interrogée à savoir s'il existe encore une pénurie d'infirmières au Québec, Mme Bernier répond par l'affirmative. Toutefois cette pénurie ne provient pas d'un manque d'effectifs, mais plutôt de facteurs circonstanciels comme les congés de maternité, les congés de maladie ou encore le fait que plusieurs d'entre elles doivent composer avec une disponibilité restreinte notamment celles qui poursuivent leurs études.
L'objectif de l'Ordre est de maintenir les effectifs à au moins 70 000 infirmières au Québec. Au 31 mars, on en comptait 72 365, sans compter les 15 000 étudiantes et étudiants.
«J'ai passé trois réformes (Côté, Rochon, Couillard), mais au cur de tout cela, un élément demeure, soit la place essentielle qu'occupe l'infirmière dans le réseau de la santé», de confier, en terminant, la vice-présidente du comité exécutif de l'OIIQ.