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Immigration : les chambres de commerce dénoncent un frein à l'économie québécoise

Photo: courtoisie

La Fédération des chambres de commerce du Québec et la Chambre de commerce et d'industrie de la MRC de Montmagny tirent la sonnette d’alarme. 

Elles dénoncent vigoureusement la volonté du gouvernement de réduire les seuils d’immigration permanente et temporaire, comme le prévoit le cahier de consultation dévoilé récemment.

Dans un contexte où le manque de main-d’œuvre est criant, cette décision serait, selon elles, un recul majeur pour l’économie du Québec et des régions.

Selon un récent sondage mené par la Fédération à l’hiver 2025, 63 % des répondants jugent nécessaire de maintenir ou même d’augmenter les niveaux d’immigration afin de soutenir la croissance économique. D’ailleurs, l’Institut du Québec recommande d’accueillir 90 000 immigrants permanents initialement, puis de maintenir un rythme annuel de 60 000 arrivées pour répondre adéquatement aux besoins en productivité et en développement régional.

La présidente-directrice générale de la Fédération des Chambres de commerce, Véronique Proulx, n’a pas mâché ses mots : « Les orientations proposées par le gouvernement mettent dangereusement en péril notre vitalité économique. La rareté de main-d'œuvre est l’enjeu numéro un des PME à travers le Québec. Depuis des mois, elles réclament de pouvoir retenir et recruter les talents dont elles ont besoin. Dans le contexte de la guerre commerciale et de la transformation de notre économie, le gouvernement doit donner les leviers nécessaires à nos entreprises, notamment par l’immigration. »

Même son de cloche du côté de la Chambre de commerce et d'industrie de la MRC de Montmagny. Son président, Jean-François Ritt, affirme que réduire les seuils d’immigration « c’est couper nos entreprises des ressources humaines essentielles à leur survie et à leur croissance. Dans la MRC de Montmagny comme ailleurs, le manque de main-d’œuvre freine l’innovation, les investissements et la compétitivité. Il faut au contraire faciliter l’intégration durable des travailleurs immigrants pour assurer l’avenir économique de nos régions. »

Les chambres de commerce reconnaissent que le gouvernement souhaite maintenir les travailleurs étrangers temporaires dans la majorité des régions, mais elles réitèrent leur demande d’un moratoire complet sur les restrictions imposées à l’automne 2024.

D’ailleurs, selon les données de la Fédération, 64 % des entreprises interrogées affirment qu’elles perdraient des contrats, devraient réduire leur production ou même fermer un quart de travail si leurs travailleurs étrangers temporaires actuels ne pouvaient être maintenus.

Autre source de préoccupation, le gel du Programme de l’expérience québécoise, le PEQ, qui permet aux travailleurs et étudiants ayant séjourné au Québec d’obtenir leur résidence permanente. Un gel qui, selon Mme Proulx, « fragilise notre capacité à attirer les bons talents au bon moment et prive les employeurs d’un levier essentiel pour le recrutement. »

En conclusion, la Fédération des Chambres de commerce du Québec et la Chambre de commerce magnymontoise demandent au gouvernement de revoir ses orientations en matière d’immigration pour mieux répondre aux besoins pressants des entreprises et de l’économie régionale.

Elles réclament également des actions urgentes pour garantir la stabilité du Programme des travailleurs étrangers temporaires, et ainsi éviter la perte de milliers de travailleurs essentiels à travers le Québec.
 

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