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«L'ange de la musique est passé ce soir»

Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Robert Charlebois lui-même alors qu'il présente son technicien à la sonorisation. Il aurait aussi bien pu parler d'ange de lumière pour désigner l'éclairagiste. «Avec tambour ni trompette» figure sans l'ombre d'un doute parmi ses plus beaux spectacles.
Épatant, notre Charlebois national. À le voir se démener sur scène, on ne lui donnerait jamais ses 67 printemps. Il était temps qu'il se pointe, on était en train de perdre des joueurs. Plusieurs demeuraient pour le moins perplexes après la prestation de Tire le Coyote en première partie. Benoît Pinette, pourtant en nomination à l'Autre Gala de l'ADISQ 2011 dans la catégorie «Album de l'année - Country», a une voix agréable... quand il parle. Sinon il se transforme en un Neil Young dénaturé, chevrotant et nasillard. Et cet écho, ces trémolos, ces effets sonores, c'est trop.
Ceux qui somnolaient se réveillent et réservent un accueil délirant à un Charlebois qui part en lion avec Lindberg, même s'il rate légèrement le décollage. Il enchaîne avec la poétique Je reviendrai à Montréal et enligne plusieurs perles, pour conclure avec Ordinaire. Entre ces deux pièces maîtresses, on en aura eu pour notre argent. Après un drôle de medley réunissant le meilleur des pires, il se déchaîne littéralement: Les ailes d'un ange / Dolorès / Mon pays ce n'est pas un pays c'est une job / Entre deux joints / Fu Man Chu... il est d'dans, pas d'erreur. Entouré de trois solides musiciens et d'une pléiade d'instruments, ce bon vieux Charlebois nous propose de fêter le Jour de l'an avant l'heure. C'était génial et trop court, on aurait volontiers prolongé le party.
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