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L'église de Lac-Frontière appartient désormais à la municipalité

Au moment de la signature officielle. De gauche à droite: Guy Garant, maire de Lac-Frontière, Thérèse Thibault, présidente du Conseil de fabrique et Christian Bourgault, curé des paroisses de Montmagny-Sud. Derrière: Mario Bilodeau, notaire et Simon-Pierre Pelletier, vicaire général du diocèse.

Diane Gendron-L'Oie blanche

En pénétrant dans l'église de Lac-Frontière, on ressent une étrange impression. Le chœur n'a pas changé sinon que le chemin de croix orne ses murs. La nouveauté provient plutôt de la nef maintenant meublée de tables entourées de chaises, tout comme dans une salle de réception.

Désormais, l'église aura une double vocation, servir de lieu de culte principalement durant l'été et de salle multifonctionnelle à l'année. Pour ce faire, le 25 septembre, la Fabrique signait les documents cédant l'église à la municipalité, posant ainsi un geste historique. En effet, l'église de la paroisse de Saint-Léonidas de Lac-Frontière est la première du diocèse de Sainte-Anne à faire l'objet d'une cession. L'acte de cession comprend la bâtisse, le terrain et un lot à bois qui permettra à la municipalité de toucher des revenus, de préciser l'économe du diocèse, Yvan Thériault.

L'année 2013 aura donc ouvert la voie du changement.  Après une première église vendue, celle de Sacré-Cœur de L'Islet, voilà qu'une première église est cédée.

Peine et consolation

:«J'aurais jamais pensé faire ça dans ma vie» avoue Christian Bourgault, le curé des paroisses de Montmagny-Sud, avec une pointe de tristesse dans la voix. La chute de la pratique religieuse partout au Québec impose des changements autrefois inconcevables. «C'est bizarre de penser qu'on peut vendre de la boisson et danser ici. J'ai de la peine mais, en même temps, je suis touché par le travail qui a été fait pour éviter de démolir l'église» d'ajouter le curé. La première messe à l'intérieur du temple a été célébrée en 1919.

Mission accomplie

Le maire Guy Garant se réjouit de la concrétisation du projet identifié comme prioritaire. Cette salle multifonctionnelle permettra de répondre aux besoins de la population et entraînera des retombées économiques avec la tenue de diverses activités. «L'implication des citoyens a été un facteur déterminant dans la réalisation du projet», de conclure le maire.

Les démarches ont commencé il y a trois ans, affirme Thérèse Thibault, présidente du Conseil de fabrique et instigatrice du projet. L'idée de donner une vocation multifonctionnelle à l'église résultait d'une consultation publique tenue en 2010. Un comité s'est formé et des discussions ont été entreprises avec le concours des représentants du diocèse.

La Fabrique a déjà investi 12 000 $ dans des travaux de réparation. De plus, un généreux donateur a installé l'eau dans la bâtisse. D'autres aménagements restent à faire : séparer la nef du cœur par un rideau, faire une piste de danse, installer une porte d'entrée en acier, etc. «On veut avoir une salle complète d'ici un an» d'indiquer Carole Duval, présidente du comité de transformation. Une première soirée a eu lieu récemment dans l'église et a attiré quelque 200 personnes. Tout un exploit dans une localité qui compte 198 âmes.

Un exemple à suivre

De tels changements sont appelés à se répéter dans l'avenir si les paroisses veulent éviter d'être acculées à la faillite. L'exemple de Lac-Frontière risque de faire école sur la possibilité que l'église puisse servir à d'autres fins, note l'abbé Simon-Pierre Pelletier, vicaire général du diocèse. Ce dernier pense que d'autres communautés trouveront matière à réflexion. À ce propos, la paroisse voisine de Sainte-Lucie-de-Beauregard songe à une vocation d'hébergement pour une partie de l'église, laisse entendre le curé Bourgault. C'est ainsi qu'avec le temps, l'impossible devient possible.

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