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L'heure est au bilan pour les conservateurs du Québec

L'heure est au bilan pour les conservateurs du Québec (Agence QMI) Dominique La Haye

«On a fait face à une vague, alors il faut apprendre à surfer différemment», a lancé l'ex-député défait dans Montmagny-Kamouraska-Rivière-du-Loup, Bernard Généreux. ©Agence QMI / Archives OTTAWA - L'heure est au bilan pour les conservateurs du Québec qui ont subi une cuisante défaite électorale et qui se réunissent à Ottawa jusqu'à samedi à l'occasion du Congrès conservateur 2011. Le grand rassemblement a débuté, jeudi, sur fond de voix discordantes. Si d'un côté certains conservateurs du Québec ont le sentiment d'avoir été abandonnés par leur parti durant la dernière campagne électorale, d'autres attribuent leur défaite en grande partie à la vague orange du NPD qui a déferlé sur toute la province.

«On a fait face à une vague, alors il faut apprendre à surfer différemment», a lancé l'ex-député défait dans Montmagny-Kamouraska-Rivière-du-Loup, Bernard Généreux.

«Je ne pense pas que le problème portait sur l'organisation québécoise du Parti conservateur, mais malgré cela il faut qu'on regarde et qu'on fasse l'analyse», a-t-il ajouté.

Ce n'est cependant pas l'avis du président de l'Association du Parti conservateur dans Brome-Missisquoi, Peter White. Selon lui, le parti a délaissé le Québec aux dernières élections pour faire des gains ailleurs au pays.

«Je pense que M. Harper s'est dit : "J'ai essayé trois fois et, peu importe ce que je fais, les Québécois ne votent pas pour moi"», a-t-il fait valoir. Selon M. White, il s'agit simplement d'une approche «rationnelle» de la part du premier ministre.

Le président d'association fait valoir que les pancartes électorales ont été livrées dans son comté une dizaine de jours après le déclenchement des élections. Il soutient que la faible présence des délégués du Québec au congrès cette semaine reflète le fait que ceux-ci «ont senti l'abandon du parti» durant les élections.

À l'issue du scrutin du 2 mai dernier, seulement cinq députés conservateurs ont réussi à se faire réélire au Québec. Selon l'ex-ministre et député défait dans Jonquière-Alma, Jean-Pierre Blackburn, cette débâcle témoigne du fait que les conservateurs ont échoué à convaincre les Québécois de leurs orientations.

«C'est comme si les Québécois ne réalisent pas ce que ce parti-là fait, ce que le gouvernement et le premier ministre font. Je pense qu'on a un travail à faire et ça mérite une réflexion», a-t-il reconnu.

Selon M. Blackburn, le Québec se retrouve en quelque sorte «absent autour de la table des décideurs», étant donné sa faible députation au sein du gouvernement conservateur.

Malgré sa défaite, le candidat conservateur dans Terrebonne-Blainville, Jean-Philippe Payment, soutient pour sa part avoir eu «tout le support» du parti durant sa campagne.

Selon la députée défaite dans Beauport-Limoilou, Sylvie Boucher, il n'y a ni «victimes» ni «coupables».

«Moi, j'étais bien organisée, mon organisation à moi, j'avais une jeune équipe, ça faisait cinq ans et demi que j'étais en poste. On a réalisé beaucoup de choses dans la région de Québec. Il y a eu une vague, on a passé dans la vague», a-t-elle soutenu.

Le coup d'envoi du Congrès conservateur a été donné jeudi soir au Centre des congrès d'Ottawa dans une salle comptant quelque 2200 membres du parti, en présence du premier ministre Stephen Harper.

L'expression «gouvernement majoritaire, stable, national et majoritaire» était sur toutes les lèvres, alors que le parti a été reporté au pouvoir en remportant une majorité, faisant élire 166 députés. Le ministre conservateur de la Citoyenneté et de l'Immigration, Jason Kenney, a claironné que les conservateurs au Québec avaient remporté plus de votes que les libéraux et plus de comtés que le Bloc québécois.

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