Tel que prévu par le projet de l?UPA du futur, la fédération régionale la Côte-du-Sud disparaîtra de la carte en janvier 2014 pour se fondre dans les UPA de Chaudière-Appalaches et du Bas-Saint-Laurent. Une réalité que tous assimilent peu à peu et que plusieurs appréhendent avec tristesse. Mais à défaut de sauver leur fédération régionale, les producteurs sudcôtois ont tout de même assuré la survie du centre de services de La Pocatière pour une durée de cinq ans.
Ce sursis de cinq ans pour le centre pocatois a été confirmé lors de la 61e et avant-dernière assemblée générale de l?UPA de la Côte-du-Sud qui se déroulait mercredi dernier au Centre Rousseau de Saint-Jean-Port-Joli. Les producteurs agricoles auront toutefois le fardeau de preuve, soit d?utiliser suffisamment les services du centre pour justifier sa continuité dans cinq ans.
Pour Mme Claire Lajoie, 1re vice-présidente de l?UPA de la Côte-du-Sud et agricultrice à Mont-Carmel, la disparition de sa fédération régionale se veut très émotive alors que les producteurs de Montmagny-L?Islet vont se retrouver dans Chaudière-Appalaches et ceux du Kamouraska dans la Bas-Saint-Laurent: «Nous avons tissé des liens d?amitié au fil des ans. C?est une peine d?amour que nous vivons» lance-t-elle. Les agricultrices vont toutefois essayer de conserver certains liens en tentant d?assurer la pérennité du Gala Reconnaissance du monde agricole sur la Côte-du-Sud.
Malgré la nostalgie qui entoure la disparition de sa fédération régionale, M. Hervé Dancause, l?actuel président, rappelle que la Côte-du-Sud s?est engagée à aller de l?avant dans le processus de l?UPA du futur. Reste tout de même que les liens seront probablement plus difficiles à créer avec un siège social qui se situera à Rimouski dans l?est et possiblement à Saint-Georges dans l?ouest!
La base
Outre la disparition de la fédération sudcôtoise, le projet de l?UPA du futur entraînera des changements au niveau des syndicats de base, lesquels devront épouser le territoire des MRC à compter d?août 2013. Bref, il n?y aura plus qu?un seul syndicat par MRC, alors que celles de Montmagny et L?Islet, par exemple, en comptaient deux depuis belle lurette.
Défi
Avec les changements apportés, le principal défi de l?UPA du futur consistera à demeurer près de ses membres: «Il va falloir mettre beaucoup d?énergie pour que nos syndicats de base demeurent forts» de dire Mme Lajoie.
Autre temps, autre m?urs! M. Pascal Hudon, un jeune agriculteur de la relève de La Pocatière, voit d?un bon ?il tous ces changements: «Nos syndicats de base vont avoir plus de pouvoirs et une plus grande force de frappe. Du côté de la relève, nous somme très optimistes».
Photo :Les dirigeants de l?UPA de la Côte-du-Sud. De gauche à droite, M. Alain Talbot de Saint-Paul, Mme Céline Dumont de Saint-Alexandre, M. Denis Bolideau, 2e vice-président de l?UPA provinciale, M. Hervé Dancause, président de la Côte-du-Sud, Mme Claire Lajoie, de Mont-Carmel, et M. Pascal Hudon de La Pocatière.
RIEN À CIRER DES CEA ET COMPAGNIE!
Michel Chassé-L?OIE BLANCHE
Les dirigeants de l?UPA de la Côte-du-Sud n?en ont rien à cirer du Conseil des entrepreneurs agricoles, de l?Union paysanne ou de groupes du même acabit! À défaut de le dire si crûment, parce qu?ils ont tout de même répondu de façon polie, ils ont réaffirmé leur loyauté envers l?UPA quand les journalistes les ont interrogés à ce sujet à la suite de la 61e assemblée générale de la Fédération régionale de la Côte-du-Sud qui avait lieu mercredi dernier à Saint-Jean-Port-Joli. Mais même s?ils ont fait preuve de retenue, tout dans leur attitude indiquait qu?ils n?en avaient rien à foutre de ces divers groupuscules.
«Oui, il y a des contraintes à travailler ensemble. Mais il y a beaucoup plus d?avantages» de lancer M. Alain Talbot de Saint-Paul.
«Moi, je fais de l?agriculture pour en vivre. Je n?élève pas deux ou trois cochons pour le plaisir tout en travaillant à l?extérieur. Pour me permettre de gagner ma vie, il me faut l?UPA» de renchérir Mme Claire Lajoie, de Mont-Carmel.
Mme Céline Dumont, de Saint-Alexandre, a réitéré sa profession de foi en l?UPA en rappelant, sur un ton ironique, que «dans le Kamouraska, on avait survécu à Roméo Bouchard»!
M. Hervé Dancause, le président de l?UPA de la Côte-du-Sud, a clos le sujet en affirmant que son organisme défendait tous les producteurs, du plus petit au plus grand.
Produire plus
Selon M. Dancause, un grand défi attend l?agriculture québécoise: produire plus, produire meilleur et produire mieux? pour être en mesure de continuer à nourrir la population.
Par exemple, l?assiette du consommateur ne contient que 30% de produits québécois. Dans le secteur du b?uf, le Québec comble seulement 20% de ses besoins: «Comptant sur un potentiel diversifié de production, le Québec pourrait produire davantage et se lancer dans la production de nouveaux produits» de préciser M. Dancause.
M.Denis Bilodeau, 2e vice-président de l?UPA provinciale, voit d?un bon ?il l?arrivée d?un nouveau gouvernement qui prône l?autosuffisance alimentaire: «Ce droit de se nourrir pour un peuple, nous devons le défendre fréquemment sur la scène internationale».