Michel Chassé-L'Oie blanche
M. André Théberge a marqué l'histoire de l'UPA de la Côte-du-Sud en occupant le poste de directeur général pendant 28 ans (jusqu'en 1992). Il fut aussi maire de Ville La Pocatière de 1991 à 2005: «Moi, je dis non à la disparition de la Côte-du-Sud, mais je ne suis plus dans le contexte. Les communications ont bien changé depuis 1951. Il faut s'adapter au changement, mais il importe aussi que le contact humain demeure».
En janvier 2014, l'Union des Producteurs Agricoles de la Côte-du-Sud n'existera plus: «Un deuil pour plusieurs agriculteurs, mais la nécessité pour tous de s'adapter au changement», voilà qui résume bien les propos des quatre présidents de l'organisme qui participaient à «L'hommage aux bâtisseurs» dimanche dernier au complexe municipal de Saint-Denis-De la Bouteillerie.
Les quatre présidents de l'UPA de la Côte-du-Sud qui ont participé à l'hommage aux bâtisseurs. De gauche à droite, MM. Louis-J. Desjardins, Charles Proulx, Hervé Dancause et Louis-Marie Gagnon.
Plus de 500 personnes ont répondu à l'appel en prenant part à cette activité qui visait à souligner les 62 ans d'histoire de l'UPA de la Côte-du-Sud et à rendre hommage à ses bâtisseurs.
Les quatre présidents présents sur place étaient MM. Charles Proulx, de Saint-Roch-des-Aulnaies, Louis-J. Desjardins, de Saint-Denis, Louis-Marie Gagnon, de Notre-Dame-du-Portage, et Hervé Dancause, de Saint-Marcel, qui est actuellement en poste.
Président de 1975 à 1980, M. Gagnon a vécu les dossiers des aboiteaux, de la loi sur la protection du territoire agricole et de la mise en marché: «Je suis triste, car la Côte-du-Sud formait une région homogène. Là, nous allons devenir une région administrative. Va falloir s'adapter» lance-t-il.
Pendant le règne de M. Desjardins (1999 à 2007), le zonage agricole, environnement et l'assurance stabilisation faisaient les manchettes: «Ce qui me fait le plus mal au cur, c'est le fait que la Côte-du-Sud était novatrice: plusieurs nous copiaient quelques années plus tard. Nous laissons une fédération qui a de l'argent, des bâtiments et des employés. Il va falloir être bien accueilli pour qu'on se sente chez nous dans la nouvelle entité» de dire le principal intéressé.
L'ère de M. Proulx (2007 à 2011) a été marquée par la restructuration de l'UPA: «Je trouvais ça inapproprié à cause du dynamisme de la Côte-du-Sud et de la proximité qu'elle permettait. C'est une perte, car on se retrouve à la périphérie de deux régions administratives». Selon M. Proulx, les agriculteurs sudcôtois vont réussir à conserver leur point de service à La Pocatière à la condition de l'utiliser.
En poste depuis 2011, M. Dancause a évidemment travaillé sur le dossier de l'UPA du Futur: «Oui, c'est un deuil. Je ne suis pas sûr qu'on était rendu là, mais va falloir s'accoler à une région administrative. C'est un changement, une nouvelle façon de travailler. Va falloir créer des alliances» de conclure M. Dancause.
Bref, la Côte-du-Sud, qui compte 1 306 entreprises agricoles, se caractérise par son homogénéité, son innovation et son dynamisme, des notions que les producteurs sudcôtois continueront de propager dans leur nouvelle fédération. Demain, les 810 fermes situées sur les MRC de L'Islet et de Montmagny feront partie de la nouvelle fédération de Chaudière-Appalaches tandis que les 496 fermes du Kamouraska, de Rivière-du-Loup et du Témiscouata seront rattachées à la Fédération du Bas-Saint-Laurent: «Cette décision n'est pas le choix de la Côte-du-Sud, mais nous devons l'accepter et aller de l'avant» a-t-on dit lors de l'hommage aux bâtisseurs.
C'est tout de même dommage pour la Côte-du-Sud. Alors que la région regagnait ses lettres de noblesse avec l'avènement d'un comté provincial portant son nom, voilà qu'elle perd l'un de ses plus solides bastions!
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