Aller au contenu

L'usine de Bombardier de La Pocatière perd un contrat de 54 M$

Une mauvaise nouvelle vient de s'abattre sur les employés de l'usine de Bombardier Transport à La Pocatière puisque cette dernière vient de perdre un contrat de 54 millions $ – contrat obtenu de VIA Rail en 2018.

Selon le Journal de Québec, Bombardier et VIA Rail auraient convenu de mettre fin à l'entente puisque les travaux de remise à neuf des voitures datant de 1950 auraient subi une réévaluation technique de sorte que la modernisation de celles-ci ne pourrait être complétée à l'usine de La Pocatière.

Ainsi, la résiliation du contrat entre les deux entités qui devaient donner du travail à près de 80 travailleurs de La Pocatière a fait en sorte que la direction a redirigé ces derniers vers d'autres contrats, ce qui inquiète fortement les travailleurs en place en raison des conséquences du manque de contrats qui s'annoncent dans les prochains mois, lorsque les commandes déjà attendues seront terminées.

Pour le maire de Ville de La Pocatière, M. Sylvain Hudon, rejoint par CMATV Nouvelles, la déception est palpable, cependant, il ne faut pas baisser les bras.

« Certes déception pour les travailleurs de l’usine de La Pocatière et il est grand temps de renouveler le matériel roulant avec du matériel neuf produit chez nous. En passant il faut continuer à augmenter le contenu local ».

La CSN a ainsi tenu mardi après-midi une conférence de presse à l’usine de La Pocatière pour demander aux gouvernements d’intervenir afin d’assurer l’avenir de l’usine.

« Le discours du premier ministre Legault est très favorable au Made in Québec, mais il faut maintenant prendre des moyens concrets pour favoriser le plus possible les retombées locales des nombreux contrats de transport en commun qui sont prévus au Québec dans un avenir rapproché. Sans nouveaux contrats locaux, l’usine de La Pocatière et l’ensemble de cette industrie sont menacées à court terme », soutient Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN).

Ce dernier rappelle que les prolongements du REM et du métro de Montréal de même que les projets de tramways sont autant d’occasions de consolider la position du Québec dans ce secteur d’avenir.

« Assurer une continuité de contrats aux entreprises d’ici va permettre la poursuite de l’innovation locale, car cela permettrait aussi de demeurer en place malgré la vague actuelle de protectionnisme lié à la COVID-19. L’usine de La Pocatière doit pouvoir continuer ses activités, même si elle passera bientôt sous le giron d’Alstom », a renchéri Louis Bégin.

25 % et plus de contenu local

Selon la CSN, il faut donc s’assurer des réelles retombées locales de tous ces contrats publics à venir.

« Les États-Unis, par exemple, n’hésitent pas à exiger 70 % de contenu local pour ce type de contrats. Pour la ville de Québec, le ministère des Transports a exigé, le 26 février dernier, que l’assemblage et 25 % du contenu des futurs tramways soit canadiens. Cette façon de faire doit devenir la norme à l’avenir pour éviter les erreurs comme celle du REM qui sera construit en Inde », insiste Claude Michaud, président du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière-CSN.

Une autre approche, validée par les experts de la récente étude de Propulsion Québec, consiste en effet à ajouter une 2e tranche de 25 % de contenu local ou européen dans les appels d’offres publics.

La FIM-CSN estime que cette idée mérite d’être analysée par les experts du gouvernement.

Contrat du métro de Montréal

Le premier pas pour permettre de continuer les activités à La Pocatière, toujours selon la CSN, passe par Montréal, puisque tous les autres contrats n’arriveront pas très rapidement.

« Le prolongement du contrat Azur pour le métro de Montréal est essentiel pour éviter de nombreuses pertes d’emplois chez Bombardier dans les prochains mois », soutien Claude Michaud. Ce dernier fait valoir que le remplacement des derniers MR-73 et le prolongement de la ligne bleue et orange justifie l’achat de plus de métros Azur. Bombardier précise d’ailleurs que ceux-ci contiennent 85 % de contenu local ! « Des fournisseurs de toute la région comptent sur l’usine de La Pocatière », a expliqué Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent-CSN.

« Certes, des métros neufs coûteront beaucoup moins cher en entretien et permettront de maximiser la fréquence de passage à l’heure de pointe. Cependant, le gouvernement du Québec doit donner un appui extraordinaire à la Société de transport de Montréal (STM), car celle-ci n’est pas dans une bonne situation financière en raison de la pandémie et ne peut pas compléter le renouvellement de sa flotte immédiatement », a ajouté Louis Bégin.

Accélération des contrats

Toujours dans un souci de conserver l’expertise de l’industrie québécoise, la FIM-CSN souhaite également que les contrats pour des projets de transport en commun prévus dans plusieurs villes (Gatineau, Montréal, Québec, Longueuil, Laval) soient mis en chantier le plus tôt possible.

Commentaires