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LA CLASSE S'EST ARRÊTÉE À SAINT-JEAN-PORT-JOLI

D
Michel Chassé-L'OIE BLANCHE

Représentant plus de 100 000 étudiants de niveau collégial ou universitaire au Québec, Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la CLASSE (Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante), s'arrêtait à Saint-Jean-Port-Joli vendredi dernier pour livrer le message de son organisation. Message qui dépasse de beaucoup la simple contestation de la hausse des frais de scolarité parce qu'il s'oppose au néolibéralisme prôné par le gouvernement Charest, dénonçant du même coup la tangente prise par le Québec.

Le message de la CLASSE se retrouve dans le manifeste «Nous sommes avenir», lequel propose une vision du Québec reposant sur quatre grands thèmes: justice sociale, féminisme, environnement et démocratie.

Selon Gabriel Nadeau-Dubois, la hausse des frais de scolarité cache un changement de modèle de société: «La forte résistance des libéraux ne s'explique pas par une simple hausse de 1 625$; elle s'explique par le changement de société qu'ils veulent imposer. Ils veulent rompre avec le passé social-démocrate du Québec et le principe de l'universalité pour engager le Québec dans un modèle américain ou anglo-saxon où le roi dollar règne en maître absolu».

«Le néolibéralisme ronge tout. Il ronge nos institutions qui servent ceux qui les contrôlent. Les gouvernements sont beaucoup plus à l'écoute des lobbies et des gens d'affaires que de la population. La vraie corruption, c'est quand les institutions qui devraient servir la population ne le font plus. Nos ennemis ont commencé une vaste entreprise de privatisation du bien commun» d'ajouter Nadeau-Dubois.

S'il dénonce vertement le PLQ, il ne se tourne pas pour autant vers le PQ qu'il accuse d'adopter plusieurs dogmes du néolibéralisme. D'ailleurs, la CLASSE entend bien conserver sa totale indépendance face aux partis politiques.

La tournée

Si la CLASSE a entrepris une tournée du Québec, c'est pour que la mobilisation, qui s'est étendue à diverses couches de la société, survive à la grève étudiante. Durant l'été, la CLASSE donnera donc des conférences populaires afin que «le mouvement prenne racine».

«Il faut que la mobilisation se distille partout, car le conflit actuel n'est pas un conflit intergénérationnel, mais un conflit d'intérêt: un conflit entre une minorité qui contrôle nos institutions à ses propres fin et la majorité des Québécois» de conclure Gabriel Nadeau-Dubois.

Photo: Gabriel Nadeau Dubois lors de son passage à la Biennale de sculpture de Saint-Jean-Port-Joli. Ayant comme thème «Hospitalité», les dirigeants de la Biennale pouvaient difficilement refuser la demande de la CLASSE, mais le président Robert Gagnon a tenu à préciser que la présence de ses représentants ne s'inscrivait pas à la programmation de l'événement. Tout s'est déroulé dans l'ordre puisque le jeune orateur, profitant du décor enchanteur du Saint-Laurent, a prêché devant une soixantaine de personnes déjà convaincues.

 

 

 

 

 

 

 

 

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