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La CSN Chaudière-Appalache souhaite la décriminalisation des prostituées

Dans un contexte où la question fait de nouveau débat dans le mouvement des femmes, le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) réitère sa position: la prostitution est une exploitation à dénoncer et une pratique à combattre. Le conseil central milite pour la décriminalisation des prostituées et la criminalisation des proxénètes et des prostituteurs (les clients).

« Le conseil central a toujours lutté contre toutes les formes de discrimination et de violence faites aux femmes », explique Barbara Poirier, deuxième vice-présidente du conseil central.« Nous dénonçons fortement la banalisation du phénomène de la prostitution et de l’exploitation sexuelle. »

La prostitution n’est pas un choix de carrière

Selon la CSN, les données sont claires, la majorité des prostituées n’ont pas fait le choix libre et sans contrainte de vivre de la prostitution.

D’après les estimations disponibles, 90 % des prostituées sont contraintes par la misère et les violences à subir l’exploitation sexuelle, 9 sur 10 sont dépendantes d’un proxénète et les trois quarts ont entre 13 et 25 ans.

« Lorsque l’on parle d’agentivité et de consentement, on parle pour une minorité de prostituées; lorsque l’on parle de considérer la prostitution comme un travail, on est dans l’individuel et certainement pas dans le collectif », dénonce Barbara Poirier.

Le conseil central participe depuis une quarantaine d’années au mouvement des femmes dans la région et pratique un féminisme basé sur les luttes collectives. « On travaille pour faire avancer la cause des femmes et ces débats-là ne la font pas avancer. Au lieu de nous unir, ça nous divise profondément », pense la responsable du dossier de la condition féminine au conseil central.

Le conseil central n’a pas renouvelé son adhésion à la Fédération des femmes du Québec cette année parce qu’il se reconnaissait de moins en moins dans les débats et les positions de l’organisme.

« Aujourd’hui, nos chemins se séparent et nous sommes obligés de nous dissocier publiquement », déplore la deuxième vice-présidente. « Ce n’est pas banal, la FFQ est une institution avec laquelle nous avons partagé plusieurs décennies de luttes marquantes, comme la Marche du pain et des roses contre la pauvreté et la violence faite aux femmes. »

Pour le conseil central, l’avenir du mouvement des femmes est dans les luttes collectives.

« Notre souhait le plus cher est de pouvoir se retrouver plus tard, dans d’autres circonstances, autour de luttes communes pour faire avancer la cause des femmes, de toutes les femmes », conclut Barbara Poirier.

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