La CSST considère que l'employeur a agi de façon à compromettre la santé et la sécurité des travailleurs

Au Québec, de 2006 à 2010, 4 travailleurs sont décédés après avoir été frappés par un objet projeté - Décès d'un travailleur lors de l'éclatement d'une meule : la CSST conclut à une vitesse de rotation excessive de la meule d'une machine

Le 19 décembre 2010, Patrick Émond-Milliard, meuleur chez Fonderie Poitras Ltée à L'Islet, perd la vie au travail lorsque la meule de la machine à meuler qu'il opère éclate. L'enquête de la CSST révèle, entre autres, qu'une vitesse de rotation excessive a provoqué l'éclatement de la meule.

La CSST rend aujourd'hui publiques les conclusions de son enquête et rappelle aux employeurs leurs obligations concernant l'identification des dangers, la formation et la supervision des travailleurs. Soulignons qu'au Québec, de 2006 à 2010, quatre travailleurs sont décédés après avoir été frappés par un objet projeté.

La meule éclate et projette le travailleur au sol

Le soir de l'accident, M. Émond-Milliard entreprend son travail au département de finition à une machine à meuler. Il mentionne à ses collègues qui travaillent aux machines à meuler adjacentes que sa meule s'arrête lors du meulage. Le contremaître constate le problème et invite le travailleur à utiliser une autre machine à meuler, ce qu'il fait. Après quelques instants, les travailleurs à proximité entendent une détonation, se retournent et aperçoivent M. Émond-Milliard au sol. Ils arrêtent les machines à meuler, vont chercher le contremaître et le secouriste, qui portent assistance à la victime. Les services ambulanciers transportent le travailleur à un centre hospitalier où son décès est constaté.

Mieux identifier les dangers

L'enquête a permis à la CSST d'identifier trois causes pour expliquer cet accident.  D'abord, une vitesse de rotation excessive a provoqué l'éclatement de la meule. Ensuite, le carter de la machine à meuler a fait en sorte que les éclats de la meule ont pu atteindre mortellement l'opérateur. Finalement, la gestion de la santé et de la sécurité du travail lors des activités de meulage était déficiente.

La CSST interdit l'utilisation de certaines machines à meuler

À la suite de l'accident, une interdiction d'utiliser la machine à meuler impliquée dans l'accident de même que celles similaires, a été émise à l'employeur.

Avant d'autoriser la reprise des travaux, la CSST a exigé :

• la conformité des machines à meuler avec la norme ANSI B 7.1-2000 notamment en ce qui concerne la présence de protecteur à déclenchement de fermeture automatique, en cas d'éclatement de la meule;
• l'inspection des machines à meuler par une personne compétente et le respect des instructions du fabricant notamment quant à la présence d'un registre d'inspection;
• la formation et l'information des travailleurs visés (les utilisateurs, le personnel d'entretien et le personnel de supervision).

La CSST considère que l'employeur Fonderie Poitras Ltée a agi de façon à compromettre la santé et la sécurité des travailleurs.  En conséquence, un constat d'infraction lui a été délivré. Pour ce type d'infraction, l'amende peut varier de 10 000 $ à 40 000 $ pour une première offense et de 20 000 $ à 100 000 $ dans le cas d'une récidive.

Tous les milieux de travail, les petits comme les grands, doivent être sécuritaires. Tout le temps!

Un jour sur quatre, un Québécois perd la vie au travail. Pourtant, les accidents peuvent être évités par une gestion permanente de la santé et de la sécurité. Pour ce faire, l'employeur et les travailleurs doivent faire équipe et participer à l'identification des dangers, à leur élimination et à leur contrôle. Parce que le Québec a besoin de tous ses travailleurs.

Pour en savoir plus sur la santé et la sécurité du travail, visitez le www.csst.qc.ca.

Le rapport d'enquête est également disponible dans le site Web de la CSST :
http://www.centredoc.csst.qc.ca/pdf/ed003919.pdf