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La hausse de la taxe scolaire fait réagir

De gauche à droite:Norbert Morin, député de Côte-du-Sud, Francine Charbonneau, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'enseignement primaire et secondaire et Alain Grenier, président de la Commission scolaire de la Côte-du-Sud.

Diane Gendron-L'Oie blanche

La hausse de la taxe scolaire n'est pas passée inaperçue en Côte-du-Sud. L'augmentation moyenne d'environ 12 à 13 %, pouvant aller jusqu'à plus de 20 % dépendant de la valeur foncière de la propriété, a fait réagir.

Le président de la Commission scolaire de la Côte-du-Sud, Alain Grenier, en est conscient. Il reconnaît d'ailleurs que cette hausse enlève encore de l'argent dans les poches des contribuables. Et pour certains moins bien nantis, c'est plus difficile. Les réceptionnistes au siège social reçoivent des appels de citoyens mécontents, avoue M. Grenier, quoiqu'ils soient moins nombreux qu'on pourrait le croire.

Des coupures de 3,6 millions $

À l'instar des autres commissions scolaires du Québec, celle de la Côte-du-Sud, qui regroupe un peu plus de 7000 élèves, a dû faire des choix pour, dans son cas, retrancher 3,6 millions $ de son budget (104 millions $) consécutivement aux coupures gouvernementales. La commission scolaire a opté pour la redistribution d'une partie du fardeau (2,2 millions $) à l'ensemble des contribuables, assumant pour sa part plus de 1 million $ de coupes dans ses services administratifs. «Dans cette opération, il y a des personnes qui ont perdu leur emploi», révèle M. Grenier. «Et puis, il y a des limites à faire mieux avec moins», de mentionner le président. «On espère que 2013 sera la seule année où la hausse de taxes va s'appliquer», a-t-il ajouté.

Impact sur les élèves

«Peu importe le choix entre augmenter les taxes, charger des frais pour des services ou couper des services, ça a forcément un impact sur l'élève», lance Francine Charbonneau, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'enseignement primaire et secondaire et députée de Mille-Îles. En tournée de plusieurs régions du Québec, Mme Charbonneau s'arrêtait à Montmagny le jeudi 15 août pour rencontrer le président de la commission scolaire en compagnie de son collègue et député de Côte-du-Sud, Norbert Morin. «Pendant que le gouvernement s'en lave les mains et fait porter l'odieux des hausses aux commissions scolaires et à Hydro-Québec, moi, je préfère mettre les deux mains à la pâte et me rendre sur le terrain pour rencontrer les gens qui sont touchés par ces décisions», a expliqué Mme Charbonneau.

La porte-parole libérale considère que la Commission scolaire de la Côte-du-Sud a fait un choix important et responsable, quoique difficile, en répartissant la facture sur l'ensemble. «Elle a aussi choisi de regarder au niveau de son personnel administratif pour voir ce qu'elle pouvait faire», dit-elle. Quoi qu'il en soit, Mme Charbonneau a saisi l'occasion de rappeler au gouvernement que l'éducation est un investissement, pas une dépense.

De son côté, le député Morin s'est dit «scandalisé qu'on vienne taxer une commission scolaire comme la nôtre qui fait des efforts surhumains pour maintenir une qualité de services», a-t-il déclaré.

La proximité

Le regroupement de commissions scolaires ne fait pas partie des solutions possibles. Rappelons que la Côte-du-Sud a rejeté cette formule au terme d'une étude impliquant quatre commissions scolaires. La préférence de la proximité des services par rapport à une grosse structure éloignée a fait pencher la balance vers le statu quo. Puis, la question se posait à savoir si les promesses d'économies allaient tenir la route. «Ce ne fut pas le cas lors du regroupement en 1998», admet M. Grenier.

Le président a terminé en soulignant que la Commission scolaire de la Côte-du-Sud arrive au 4e rang quant au taux de persévérance scolaire, et ce, dans un milieu considéré comme défavorisé sur près de la moitié de son territoire.

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