Sylvain Fournier - L'OIE BLANCHE
Les 25 actionnaires et propriétaires avicoles de Vico le groupe et des représentants de Biopterre, Centre de développement des bioproduits, ont procédé, mardi dernier à Saint-Damase-de-L?Islet, à la plus importante récolte de saule-osier à l?Est de Trois-Rivières. Les 54 000 boutures plantées en 2009 sur 3,2 hectares de terre agricole devraient permettre de produire 90 tonnes de biomasse qui sera utilisée pour chauffer quelques poulaillers de Vico le groupe.
Ce projet qui visait a analyser la valorisation de la biomasse à la ferme, dans l?intérêt des producteurs agricoles est considéré comme un succès pour une première expérience sur une parcelle aussi vaste. «C?est certain que cette production n?est pas rentable, mais c?est un projet de recherche et développement qui pourrait être profitable dans 25 ans», a mentionné M. Gaston Doré, directeur général de Vico le groupe, une société qui produit plus de 1,2 million de poulets par année pour la consommation.
Lors de cette démonstration, on a pu voir à l??uvre un équipement de récolte de biomasse, soit le Biobaler, un appareil de technologie québécoise conçu pour la récolte de biomasse forestière et agricole dans des conditions extrêmes et sur touttype de terrains. L?appareil qui ressemble à une presseuse à balles de foins en rouleaux est tiré par un tracteur forestier qui renverse le saule-osier avant de l?enrouler. L?appareil récoltait le saule-osier mardi à un rythme de 25 balles à l?heure. L?appareil qui est la propriété de Biopterre est d?une valeur de 130 000$.
On prévoyait récolter un total d?environ 300 balles de saule-osier qui seront ensuite séchées pour atteindre un taux d?humidité sous les 35%. Suivra ensuite l?étape du broyage qui se fera sur place et les copeaux seront ensuite redistribuéschez les fermes avicoles de Vico le groupe qui sont munis d?un système de chauffage pouvant utiliser la biomasse.
C?est le cas pour la ferme de MM. Denis et Sébastien Charrois qui ont opté pour ce système de chauffage. «Nos trois poulaillers étaient chauffés au mazout. Nous avons décidé de changer ces systèmes vieillissants pour une unité de chauffage central alimentée à la biomasse. L?investissement devrait nous faire économiser de 40 000$ à 50 000$ par année. Sans compter qu?éventuellement, nous pourrions subvenir à nos propres besoins énergétiques», a mentionné Sébastien Charrois, producteur avicole de Saint-Aubert, dans un récent article du magazine l?Utili-Terre.
Avec quelques améliorations à la production qui repoussera une fois coupée, on prévoit faire les prochaines récoltes aux trois ans, plutôt qu?aux quatre ans. Si ces techniques sont déjà avancées sur le continent européen, le Québec est encore au stade expérimental, mais force est de constater qu?on gravit les échelons à la vitesse grand v.
Photo:Le Biobaler, un appareil de technologie québécoise conçu pour la récolte de biomasse forestière et agricole dans des conditions extrêmes
Photo:Avec quelques améliorations à la production qui repoussera une fois coupée, on prévoit faire les prochaines récoltes à chaque trois ans, plutôt qu?aux quatre ans.