Michel Chassé-L'Oie blanche
Présenté à la Municipalité de Sainte-Anne et à Ville de La Pocatière en décembre 2011, le projet de parc bioalimentaire parrainé par le CDBQ semblait demeurer lettre morte... jusqu'à ce que M. Gilles Martin, le président de l'organisme, déplore le fait lors de l'assemblée générale en avril. Résultat ou non de cette sortie du président, toujours est-il que les deux conseils municipaux viennent de former un comité de travail pour faire évoluer le dossier.
Dossier qui, pourtant, fait l'unanimité des partis concernés: tous se disent d'accord pour étudier sa faisabilité et, si possible, le concrétiser.
Pourquoi un parc bioalimentaire? Premièrement, parce que le CDBQ est un incubateur d'entreprises bioalimentaires. Quand elles sont prêtes à voler de leurs propres ailes, ces entreprises, créatrices d'emplois, vont s'établir là où se trouvent les infrastructures adéquates. Pourquoi pas à La Pocatière?
Deuxièmement, les entreprises de ce type ont souvent besoin d'un environnement propice parce qu'elles ne peuvent cohabiter avec n'importe quel genre de productions: «Nous sommes partis de ces deux constats pour lancer l'idée du parc. En plus, nous possédons les terrains nécessaires, l'un dans la Municipalité de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et l'autre dans la Ville, tous deux à proximité du CDBQ, bien délimités et totalisant quelque sept hectares. Comme un tel parc est une créature municipale, nous avons présenté le projet aux deux conseils pour qu'ils le fassent cheminer» explique M. Michel Garon, le directeur général du CDBQ.
Selon ce dernier, l'aménagement du parc viendrait renforcer la mission du CDBQ à titre de carrefour bioalimentaire: «Nous hébergeons déjà une douzaine d'entreprises sur nos terrains. La création du parc nous permettrait d'en accueillir d'autres, qu'elles viennent de notre incubateur ou d'ailleurs».
Comme dit précédemment, la création d'un tel parc relève du monde municipal: statut juridique, aménagement des rues, services publics (aqueduc et égout), etc... Or, dans le cas présent, deux municipalités se trouvent impliquées, ce qui complique quelque peu la situation!
Volonté commune
Par contre, les deux maires manifestent une volonté commune de faire avancer le dossier: «Ça prend un début et la formation du comité en est un bon. C'est sûr qu'il reste plusieurs étapes à franchir, mais nous avons la volonté commune d'aider le bioalimentaire, un secteur important chez nous. Avec le parc, notre bioalimentaire serait un secteur intégré: on aide des entreprises à se partir et se développer dans l'incubateur puis on les aide ensuite à s'installer dans un parc à La Pocatière» d'expliquer M. Sylvain Hudon, le maire de la Ville.
Selon ce dernier, l'un des principaux points à régler demeure l'acquisition par les deux municipalités des terrains, propriété du CDBQ.
Pour M. François Lagacé, maire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, ce projet s'inscrit dans le cheminement logique de l'Agrobiopole: «Tout est là: écoles, chercheurs, CDBQ et entreprises. Les terrains ciblés ont fait l'objet d'une solide réflexion. Bref, il s'agit d'un très beau projet. Il n'aura peut-être pas pignon sur rue dans trois ou quatre mois, mais ça va bouger. Pour aboutir, ça va aboutir» de lancer le principal intéressé quand nous l'avons joint au téléphone.
À ce stade, le CLD du Kamouraska n'est pas encore impliqué dans le projet. Toutefois, M. Sylvain Thiboutot, le directeur général de l'organisme, applaudit la formation du comité de travail et se dit prêt à mettre la main à la pâte au besoin.