Les barmen et les barbiers en connaissent un rayon sur les rumeurs qui courent dans la société. Mais les chauffeurs de taxis sont des sources précieuses pour tout sondeur d?élections.
Mon travail m?amène à prendre souvent le taxi ou bien à côtoyer bon nombre de chauffeurs. Bien que leurs commentaires n?ont pas de quoi intéresser Léger marketing, il n?en demeure pas moins qu?ils sont le reflet d?une certaine tendance. Récemment, on a vu à la télé un barbier en Beauce qui procède à des sondages auprès de sa clientèle. Et vous savez quoi? Il ne s?est jamais trompé sur le résultat des élections au cours des trente dernières années! Fin de la parenthèse, je reviens à mes chauffeurs de taxis.
Vous savez ce qu?ils me disent? Deux choses. D?abord un écoeurement du climat de corruption qui sévit chez les libéraux. D?après eux, les gens sont à l?heure du changement. Et sur qui se portent leurs voix? Nulle autre que sur Pauline Marois. Si jamais cette dernière apprend ça, elle sera la première ravie. On parle beaucoup de politique du côté des passagers. Et des fois les chauffeurs aiment bien sonder les esprits. Et c?est ce qui revient le plus dans les discussions, de mettre un point final à la corruption. Et on reconnaît en Mme Marois une figure d?intégrité. Et plus étonnant, ce ne sont pas tous des souverainistes purs et durs. Ils veulent surtout une alternance de qualité pour succéder aux vilains libéraux.
LE VOTE DES JEUNES
Je m?étonne que, laissés à eux-mêmes, les jeunes ne se montrent pas plus conscientisés au plan politique. Et aussi sur le fait que le geste de voter est un grand moment de démocratie. C?est ainsi que l?on fait avancer les choses. Peut-être que cette fois, en raison du soulèvement des étudiants, y aura-t-il une mobilisation accrue venant des jeunes mêmes à travers les réseaux sociaux. Le directeur général des élections, l?Institut du Nouveau Monde et les associations étudiantes sont en campagne de mobilisation auprès de la jeunesse. Ils représentent tout de même 10% de l?électorat, ce qui n?est pas négligeable.
CHAREST FUIT MÊME LES SIENS
Je ne voulais pas parler de Jean Charest dans cette colonne, mais je voyais ce reportage qui montre bien que tous ses déplacements sont orchestrés et qu?il fuit systématiquement les bains de foule. Or, il est arrivé qu?un militant, pourtant libéral, a voulu saluer le premier ministre et a été aussitôt prestement refoulé par les gardes du corps, sans ménagements. Vous auriez dû voir la gueule du bonhomme qui, dégoûté, a lancé qu?il allait voter pour un autre parti. Continuez comme ça, M. Charest, vous foncez droit dans le mur. En terminant, je m?adresse aux indécis. Ne manquez pas le débat des chefs. On dit que c?est à cette occasion que 45% des électeurs finissent par fixer leur choix.