En octobre, Radio-Canada annonçait la fermeture de certaines succursales de la Société des Alcools du Québec (SAQ). Il y a quelques semaines, c?est le Syndicat des employés de la SAQ qui revenait à la charge et affirmait qu?une vingtaine de succursales étaient menacées de fermeture, dont celle de Sainte-Perpétue-de-L?Islet, rumeur qui a été démentie.
Pour les gens de la région de Sainte-Perpétue, la SAQ s?est voulue rassurante, mentionnant que le bail venait d?être signé en 2011 et que son échéance était seulement en mai 2016. Toutefois, on sait que la SAQ effectue une analyse de rentabilité à l?échéance des baux de ses succursales. Est-ce que cette fermeture dans notre région n?est que retardée? Et faut-il à tout prix s?élever contre la fermeture de succursales de la SAQ?
Selon moi, ce n?est pas dans le mandat de la SAQ de maintenir un commerce qui se veut moins rentable, peu importe la raison. Après tout, si le constat de fermer une succursale est que les clients ont décidé d?aller dans d?autres succursales ou dans les agences en épicerie, c?est la logique commerciale qui s?applique; la SAQ se déplace là où les gens magasinent.
À ce sujet, le nombre d?agences de la SAQ en épicerie a augmenté partout. Ces agences sont présentes dans L'Islet-Sud, où l?on en trouve quelques-unes. Lorsqu?on entend des rumeurs que la succursale de Sainte-Perpétue n?est pas rentable, il y a probablement eu un déplacement de la clientèle vers lesdites agences et autres succursales de la SAQ.
En plus de la baisse démographique dans les régions, les consommateurs d?aujourd?hui sont mobiles et magasinent dans les grands centres. La raison principale de la SAQ est qu?elle suit les tendances du marché en voulant rationaliser ses succursales comme l?ont fait les stations-services et les institutions financières. N?oublions pas qu?elle a tout de même l?obligation de verser un dividende au gouvernement!
Comme contribuable, la SAQ semble travailler vers l?atteinte d?une plus grande rentabilité? c?est rassurant. Le problème, toutefois, est que les prix ne semblent pas baisser! La SAQ est un monopole d?état. Les prix sont plus élevés qu?ailleurs, car la mission de la SAQ est de donner accès à une panoplie de produits, peu importe où la population se trouve au Québec, et il y a un coût à distribuer une variété de produits à la grandeur de la province, même s?ils ne sont pas populaires partout.
Si on compare la SAQ à son équivalent ontarien, la LCBO, elle compte 410 succursales et 400 agences au Québec contre 618 succursales et 218 agences en Ontario. Globalement, cela semble comparable, mais il faut mentionner que la LCBO compte près de 2 milliards de dollars de plus en ventes pour à peu près le même nombre d?emplacements. Sûrement que la SAQ veut tendre vers ce modèle qui se veut plus efficace, car plus de ventes et moins de succursales signifient moins de salaires et de frais fixes.
Après tout, c?est la tendance du plus beau, du plus grand et du plus urbain qui attire les consommateurs ailleurs que dans les commerces de proximité. La SAQ n?échappe pas à cette tendance lourde du commerce de détail. Le fait que la SAQ soit la propriété du gouvernement ne justifie pas qu?elle maintienne en vie des succursales moins rentables, surtout si les gens de la région consomment ailleurs.
À l?approche du temps des Fêtes, soyons de contexte : je lève mon verre à votre santé et vous souhaite un Joyeux Noël et une excellente année 2012!