Michel Chassé-L'Oie blanche
En 2013-2014, la réduction de l'aide additionnelle accordée en péréquation se traduira par un manque à gagner de 2,5 millions$ à la Commission scolaire de Kamouraska-Rivière-du-Loup. À cette perte de revenu s'ajoutera une autre exigence gouvernementale, soit des coupures de 1,4 million$ applicables sur son budget régulier 2013-2014. Bref, la Commission n'a d'autre choix que d'augmenter la taxe scolaire, une décision que le Conseil des commissaires a entérinée la semaine dernière.
La hausse du taux effectif de la taxe scolaire se limitera à 30% et le taux moyen maximum s'arrêtera à 0,3045$ du 100$ d'évaluation, de sorte que l'augmentation moyenne du compte de taxe scolaire pour 2013-2014 s'établira à 18,65%.
Selon les premières estimations, la hausse varierait de 3% à 30%, ce qui se traduirait par une augmentation allant de 9$ à 69$ pour une résidence d'une valeur de 100 000$, dépendamment de la municipalité où elle se situe. Bref, une hausse moyenne de 48$ du 100$ d'évaluation.
Iniquité
«En accordant cette aide additionnelle en 2007, le gouvernement savait très bien qu'il créait une iniquité, voire un monstre» de lancer M. Yvan Tardif, le directeur général de la Commission scolaire. À l'époque, tous les contribuables payaient 0,35$ du 100$ d'évaluation. Aujourd'hui, ils payent en moyenne 0,25$, la différence étant comblée par l'aide additionnelle. Par contre, cette aide varie d'un propriétaire à l'autre. Si la valeur de sa résidence n'a pas augmenté beaucoup depuis 2007, il en reçoit peu; si elle a grimpé pour la peine, il bénéficie davantage de l'aide. Donc, le choc sera plus grand pour ce dernier quand il recevra son prochain compte de taxe scolaire.
De plus, la Commission scolaire limite volontairement la hausse du compte de taxe à 30% parce qu'elle aurait dépassé cette barre dans 11 des 32 localités et aurait même atteint 40% ou plus dans cinq d'entre elles!
«Cependant, il est encore trop tôt pour établir des pourcentages précis dans chaque municipalité. Les taux évolueront en fonction des rôles d'évaluation. Nous en saurons davantage avec le nouveau budget. En plus de poursuivre nos efforts de rationalisation, nous entendons utiliser les surplus auxquels nous avons droit pour diminuer l'impact de l'augmentation sur les contribuables. Le compte de taxe sera ramené progressivement au même taux, et ce dans une perspective d'équité» d'expliquer M. Landry.
Effectivement, le prochain budget de la Commission, qui tourne autour de 88 millions$, accusera un déficit de 925 000$, soit la plus grosse part de son surplus qu'elle peut utiliser à cette fin.
3,1%
Si la Commission scolaire se tourne vers ses contribuables, c'est parce qu'elle a déjà fait des efforts en matière de rationalisation et effectué d'importantes compressions budgétaires: «Les activités administratives ne représentent que 3,1% du budget global. Cherchez-en, des organisations de notre taille qui n'accordent que 3,1% à ce secteur. Nous figurons parmi les organisations les plus efficientes au Québec. Dans l'état actuel des choses, le gouvernement ne nous donne pas d'autre choix que de taxer les contribuables et nous faire porter l'odieux du geste» déplore Mme Édith Samson, la présidente de l'organisme.
«Notre plus grand défi a toujours été de ne pas toucher aux services à l'élève. Nous entendons poursuivre en ce sens» d'ajouter Mme Samson.
De son côté, M. Landry affirme «que la Commission scolaire continuera malgré tout à se développer et à jouer son rôle de leader dans le milieu afin que l'élève reçoive le maximum».
7 000 élèves
Reconnue pour être la commission scolaire la plus entrepreneuriale au Québec, Kamouraska-Rivière-du-Loup regroupe trente écoles primaires, deux écoles primaires-secondaires, trois écoles secondaires, un centre de formation professionnelle, un centre d'éducation des adultes et un service aux entreprises. Elle offre de la formation à 7 000 élèves, jeunes et adultes, et emploie 1 100 personnes.