À défaut de faire l'unanimité parmi la population, la Biennale de la sculpture de Saint-Jean-Port-Joli a livré la marchandise sur le terrain où les échanges tant souhaités entre artistes et public ont réellement eu lieu.
Au terme d'une dizaine de jours ensoleillés, organisateurs et artistes déclaraient «mission accomplie».
Pour la commissaire Caroline Loncol Daigneault, l'événement a tout simplement surpassé ses attentes: «Les rencontres avec le public ont été extraordinaires. Nous avions des artistes engagés et très rigoureux qui se sont investis. Souvent, les visiteurs aidaient les artistes. La conférence déambulatoire de Guy Sioui Durand fut un beau moment».
La commissaire pense aussi avoir atteint un de ses principaux objectifs, soit de faire le lien avec la tradition sculpturale de Saint-Jean-Port-Joli.
Tous les artistes abondaient dans le même sens: «Dix jours merveilleux et intenses. J'anticipais l'événement à cause du débat traditionnel/contemporain, mais j'ai été agréablement surpris par la chaleur et l'ouverture des gens. Saint-Jean-Port-Joli m'impressionne: on y trouve des gens particuliers qui attirent des gens particuliers» de lancer Georges Audet.
Jean-Robert Drouillard, qui sculptait en taille directe, reconnaît «en avoir jasé un méchant coup. Il y a eu beaucoup plus de monde qu'il y a deux ans. Pour ma part, j'ai eu un gros coup de c?ur pour le parc des Trois-Bérets et la Vigie. Un maudit beau bâtiment!».
Michel Saulnier, de Saint-Jean-Port-Joli, se dit totalement satisfait de son expérience et des nombreux dialogues avec les gens: «Il y avait de grands noms ici, comme Michael Fernandes et Massimo Guerrera. Ce sont des artistes qui ne font pas de concession et les gens ont aimé ça».
Enfin, M. Robert Gagnon, président de la biennale, estime que le milieu peut être fier de cet événement: «La présence d'une commissaire nous a beaucoup aidés. Et la Vigie également». Effectivement, selon les commentaires des promoteurs, des artistes et du public, la Vigie s'avère un gros plus et constitue même une attraction en soi.
Bref, toujours boudée par une partie de la population locale, la Biennale de sculpture a tout de même pris du galon: plus de visiteurs sur le site, échanges continuels entre artistes et public, spectacle jeunesse réussi, conférence déambulatoire sur la mémoire artistique très vive de Saint-Jean-Port-Joli tellement populaire qu'on aimerait la répéter l'an prochain, etc...
Quant à savoir si l'événement a réussi à faire le lien avec la tradition sculpturale de Saint-Jean-Port-Joli, l'avenir le dira.
Photo: Selon Gorges Audet, le bois se taille, se martèle, se cisèle, se peint, se troue... et se tricote! Avec des matériaux trouvés, il a tricoté une oeuvre à l'horizontale qui est devenue une sculpture-radeau. Sur la photo, l'artiste s'en va mettre son ?uvre dans les eaux du Saint-Laurent.