Michel Chassé-L?Oie blanche
L?ethnologue Richard Lavoie parle avec passion du canot à glace, un phénomène qu?il connaît sur le bout des doigts et pour lequel il aimerait obtenir une reconnaissance de patrimoine immatérielle sur les plans national et international. Et si le canot à glace est un phénomène qui aspire à la reconnaissance de patrimoine immatériel, M. Raynald Fortin est quant à lui un phénomène en soi. À 68 ans, il est le doyen de la confrérie des quelque 300 canotiers qui font de la course en canot et, avec l?aide de sa vingtaine de bêtes, il s?adonne à la compétition de traîneaux à chiens!
Richard Lavoie en quête d?une reconnaissance nationale et internationale
Le canot à glace, patrimoine immatériel? Assurément, répond l?ethnologue Richard Lavoie qui vient de publier le livre «Naviguer en canot à glace, un patrimoine immatériel» afin que le phénomène obtienne cette reconnaissance à l?échelle nationale et internationale.
Pourquoi le canot à glace devrait-il être reconnu comme patrimoine immatériel? Pour sa profondeur historique, sa continuité dans l?espace et le temps, son unicité et sa viabilité. Voilà ce qu?a voulu démontrer l?auteur tout au long de ce magnifique livre de 240 pages en papier glacé, abondamment illustré et publié aux Éditions GID.
Privilégiant une approche ethnohistorique qui situe l?homme au c?ur de l?action, M. Lavoie remonte jusqu?aux Amérindiens, lesquels affrontaient les glaces du Saint-Laurent avec des canots d?écorce! L?arrivée des Blancs a permis d?assister au transfert culturel entre natifs du pays et nouveaux venus.
Le 19e siècle a constitué l?âge d?or du canot à glace qui devint un sport au 20e. Selon l?auteur, la course en canots du Carnaval de Québec a carrément sauvé cette tradition qu?il qualifie de véritable épopée.
Ce n?est pas d?hier que M. Lavoie s?intéresse au canot à glace puisqu?il y avait consacré une partie de sa maîtrise à l?Université Laval en 1986. Mais c?est en 2010 et 2011, grâce à l?appui de la Société québécoise d?ethnologie, du ministère de la Culture et de la Ville de Québec, qu?il a pu se pencher à plein temps sur le sujet et écrire son livre. Ce dernier ne se veut pas une fin en soi, mais une étape dans la reconnaissance du phénomène, unique au monde, à titre de patrimoine immatériel. D?ailleurs, les démarches visant à obtenir cette reconnaissance sur le plan national sont déjà en cours auprès du ministère de la Culture du Québec, ceci dans le but ultime de l?acquérir également à l?échelle internationale auprès de l?UNESCO.
Dans cette optique, M. Lavoie aimerait avoir la possibilité d?élargir sa recherche sur le Saint-Laurent, de Cornwall jusque dans les Maritimes, où le canot à glace se pratiquait également.
Conférence
D?ici là, M. Lavoie participera à une séance de signature le samedi 10 mars à 14h au Café Breton de Montmagny et donnera une conférence le dimanche 18 mars à 14h au Musée de la mémoire vivante de Saint-Jean-Port-Joli.
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