Philippe Gamache - CHRONIQUEUR
La démonstration du coût réel des frais de scolarité* (VOIR PLUS BAS) tient la route avec l?hypothèse d?un revenu égal ou inférieur au montant du crédit d?impôt de base soit un peu moins de 11 000 $. Ce montant de revenu annuel me semble représentatif et non exagéré de la situation d?un étudiant typique. On constate tout de suite que l?état contribue déjà grandement à diminuer le fardeau financier des étudiants contribuables par des mesures fiscales avantageuses qui ne se limitent pas seulement aux frais de scolarité. De plus, il est bon de rappeler que le gouvernement assume déjà environ à 90 % du coût de formation d?un étudiant universitaire dans le système qui se situe en moyenne à près de 20 000 $.
Cette simulation en dit beaucoup sur tous les avantages fiscaux dont peuvent profiter les étudiants. Ce qui est dommage avec le débat actuel c?est qu?on oublie de faire l?analyse d?un point de vue global. Les leaders étudiants ne voient que la hausse des frais sans nécessairement considérer tous les autres avantages que leur procure l?état ni le rendement que leur procurera leur formation supérieure.
Pour des études universitaires, la simulation peut convaincre lorsque l?étudiant peut rester chez ses parents. C?est surtout cela le problème. Pour les étudiants des régions qui doivent s?expatrier, le coût réel des études inclut inévitablement les frais de logement et de déplacement. Qu?il y ait une hausse ou un gel, ces étudiants se trouveront toujours désavantagés par ces dépenses. La question à se poser : est-ce que ces étudiants pourraient choisir de ne pas poursuivre des études supérieures avec cette nouvelle hausse des frais sans que des mesures incitatives leur soient accordées?
Par ailleurs, les étudiants devraient s?interroger plutôt sur le rendement de leur formation par apport aux frais de scolarité qu?ils payent. Assumer des frais de scolarité plus élevés dans le but d?obtenir de meilleures conditions de travail dans le futur devrait être considéré dans l?équation. Oui, les étudiants devront probablement s?endetter plus et je suis d?accord que l?aide financière pour les moins nantis soit majorée. Même si leur dette d?études sera plus élevée, si ça permet aux étudiants d?obtenir de bons emplois rémunérés, je ne vois pas de problème avec ça. Ils auront la capacité de rembourser leur dette à ce moment. Et pour les étudiants qui seront moins avantagés à leur entrée sur le marché du travail, c?est là que le gouvernement pourrait donner des mesures d?allégements. La récompense après l?effort et non avant n?est pas un mauvais principe en soi je crois!
De toute façon, les étudiants revendicateurs seront un jour des contribuables comme nous et ils devront assumer à même leurs impôts le fonctionnement du système d?éducation. Avec tous ces éléments qui dépassent les simples frais de scolarité, ce conflit ne serait-il pas un bon prétexte pour revoir de fonds en comble le financement du système d?éducation.
*Démonstration du coût réel des frais de scolarité
LES IMPÔTS DES ÉTUDIANTS
Depuis plus de 25 ans que je prépare les déclarations de quelques centaines de clients chaque année dont plusieurs étudiants, je constate que même les universitaires, à l'exception des HEC peut-être, n'arrivent pas dans la très grande majorité à les faire eux mêmes et quand ils essaient, c'est plein d'erreurs.
Dans le but de m'assu...rer que ceux qui essaient réclament bien tous les crédits auquels ils ont droit, voici un exemple (cas réel 2011) d'un de mes clients.
Étudiant à temps plein dans une Université à Montréal, il a gagné durant l'été et les weekends 10.880$ en 2011.
Déjà je sais qu'il n'a aucun impôt à payer ni au Fédéral, ni à Québec. Il n'a pas à contribuer non plus à l'assurance médicaments du Québec ni la contribution santé de 100$. Donc tous les montants de retenus d'impôt sur ses chèques de paye lui sont remboursés. Il contribue cependant au RRQ (son fonds de pension québécois) 365$, l'assurance emploi 153$ et le Régime Provincial d'Assurance parentale 58$.
Ses frais de scolarité 2011 sont de 2,564.35$
Il a droit au crédit fédéral de 15% -384.65$ et provincial de 20% pour frais de scol. - 521.87$ Le % est le même pour tous peu importe le niveau de revenu. Si l'étudiant n'utilise pas ces crédits maintenant, il peut les transférer à ses parents ou les reporter indéfiniment, jusqu'au jour où il aura un impôt à payer.
Au fédéral il y a un crédit pour montant relatif aux études basé sur le nombre de mois à temps plein ou partiel. Dans le cas présent c'est 8 mois à temps plein. 8 mois X 400$ = 3200$ X 15% -480.00$
Le crédit suivant c'est pour les manuels
8 mois X 65$ = 520$ X 15% -78.00$
____________________________________________________________
Donc après impôts les frais de scolarité nets de notre étudiant seront de 1,108.93$
WOW! Beaucoup moins impressionnant que ce que l'on voit à TV.......
Mais c'est pas fini, puisqu'il a travaillé, même s'il est étudiant, considéré à faible revenu, le gouvernement provincial, Québec lui accorde un crédit rembourable pour prime au travail.
Avec son revenu de 10,880$ il reçoit -510.87$ Et utilisant son bon jugement, il décide d'appliquer ce montant payé par Québec à ses frais de scolarité.
____________________________________________________________
Notre étudiant n'a plus que 597.96$ à régler
Mais il a encore droit à d'autres montants.
C'est pas une farce, je vous le jure.....
Il recevera pendant la prochaine année son crédit pour la TPS -309$ et le crédit à la Solidarité de Québec -264$
____________________________________________________________
Encore une fois il utilise son bon jugement et l'applique à son solde de frais de scolarité. Il lui reste un solde de 24.96$
Sur son 10,880$ moins 24.96$ moins RRQ, Ass emploi, RPAP (576) il lui reste net dans ses poches 10,279$ et comme il a décidé de rester chez ses parents pour la durée de son BACC, il devrait arriver à s'en sortir. Sinon à 2 ou 3 étudiants qui partagent un logement, et quelques sacrifices, ils devraient survivre.
En passant, l'augmentation de 325$ par année, après impôts le montant net ou réel, c'est 211.25$ avec les crédits de 35%. Après 5 ans le 1,625$ devient dans la réalité. Je parle ici dans la vrai vie, sans discours partisan et sans la désinformation habituelle, la somme de 1,056.25$.
Donc si vous cotoyez des étudiants, vous pouvez utiliser ces données pour leur permettre de retirer TOUS les crédits auquels ils ont droit.
Source: Gladys (texte partagé sur les réseaux sociaux)