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Le gaz naturel se rendra finalement à Montmagny!

M. Rémy Langevin, maire de Montmagny, Mme Martine Leullier, coordonnatrice au CLD de la MRC de Montmagny, Mme Jocelyne Caron, maire de Cap-Saint-Ignace et préfet de la MRC de Montmagny, et M. Frédéric Corriveau, président de la Chambre de commerce de Montmagny.

Porté par la MRC de Montmagny depuis plusieurs années, le projet d'amener le gaz naturel dans la région de Montmagny est assurément devenu un enjeu collectif au cours des 15 derniers mois, ralliant la Ville de Montmagny, la Chambre de commerce, la Société de développement économique, le CLD de la MRC de Montmagny et de nombreuses entreprises de la MRC.

C'est donc avec une immense satisfaction que les acteurs impliqués dans le dossier ont accueillie le budget 2019-2020 qui réserve une somme de 47,6 millions de dollars pour le prolongement de la desserte en gaz naturel de Saint-Henri-de-Lévis jusqu'à Montmagny, ce qui permettra à la MRC de Montmagny, selon leur dire, de demeurer compétitive et attrayante face aux autres régions du Québec.

« Inutile de dire que nous sommes extrêmement heureux de cette annonce. Le prolongement du réseau gazier contribuera au développement de notre communauté et même au-delà, car plusieurs entreprises de la MRC de Bellechasse en profiteront également. L'accès à cette ressource rendra nos parcs industriels plus attractifs pour les promoteurs et nous positionnera en tant que MRCdynamique et innovante », s'est exprimé Mme Jocelyne Caron, préfète de la MRC de Montmagny.

Quant au maire de Montmagny, M. Rémy Langevin, il a pour sa part tenu à remercier la députée-ministre, Mme Marie-Eve Proulx de son soutien envers ce projet dit structurant pour l'économie en ajoutant que le gouvernement avait bien su saisir la réalité des régions et les enjeux auxquels elles font face.

« C'est toute la communauté qui bénéficiera des retombées de cette nouvelle ressource qui représente un tremplin important pour la compétitivité et le développement de notre milieu. Dans des petites villes comme la nôtre, la santé financière des entreprises a un impact considérable sur la vitalité et l'enrichissement de la collectivité », a-t-il insisté.

Pour la Chambre de commerce de Montmagny, il s'agit d'une belle victoire.

« La mobilisation exceptionnelle du milieu en février dernier a permis à la Chambre de porter haut et fort les messages auprès des autorités politiques concernées. C'est la preuve qu'ensemble on peut avoir une influence sur l'évolution et le dénouement des dossiers. La concrétisation de ce projet est porteur d'espoir, entre autres, pour nos industriels, nos institutions, nos commerces et services, et nos travailleurs », a précisé M. Frédéric Corriveau, président de la Chambre de commerce de Montmagny.

Montmagny en transition dénonce la situation

Le budget 2019-2020 dévoilé jeudi par le gouvernement du Québec prévoit 47,6 millions de dollars sur trois ans (38 millions $ en 2020-2021) pour le projet d'extension du réseau de distribution de gaz naturel jusqu'à la capitale de l'oie blanche.

Pour Montmagny en transition, cette injection de fonds publics dans un projet d'hydrocarbures fossiles est indéfendable alors que l'urgence climatique commande la fin du développement pétrolier et gazier dès maintenant et la neutralité carbone en 2050.

Rappelons que le 14 février dernier, des membres du Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste et des enjeux énergétiques au Québec écrivaient dans Le Devoir ceci : « S'il devait décider aujourd'hui de s'enfermer dans des scénarios énergétiques insoutenables, dont témoigne entre autres la fausse bonne idée d'une transition énergétique par le gaz naturel fossile, le Québec deviendrait un contre-exemple international de ce qu'exige une gestion politique planifiée, moderne et responsable de lutte contre les changements climatiques. »

« En continuité avec le gouvernement précédent, c'est la voie dans laquelle le gouvernement Legault semble vouloir enfermer le Québec. On le voit, la page blanche de la CAQ en environnement n'aura pas permis de remettre en question le penchant libéral pour le gaz naturel fossile, une source d'énergie émettrice de gaz à effet de serre, subventionnée, qui concurrence l'hydroélectricité, une énergie renouvelable que nous avons pourtant en surplus. « S'il est vrai que les procédés de quelques entreprises exigent l'apport de gaz naturel, qu'on dirige vers elles les petits volumes de gaz naturel renouvelable qu'il sera possible de produire », a déclaré la porte-parole de Montmagny en transition, Denise Laprise.

Toujours selon Montmagny en transition, la MRC de Montmagny aurait refusé de tenir une séance d'information sur le projet de gazoduc. La population serait ainsi tenue à l'écart depuis l'annonce du projet.

« Pour notre part, nous considérons que ces millions prévus au budget devraient servir à la transition énergétique de la région et non à l'approvisionnement en gaz naturel, quand on sait que des solutions de rechange existent pour la très grande majorité des besoins, sans aggraver la crise climatique », a précisé Madame Laprise.

Montmagny en transition est par ailleurs très critique envers le gouvernement Legault et les acteurs locaux.

« Si, après les 100 premiers jours de son gouvernement, François Legault a dit ne pas gouverner « pour les lobbys, ni pour le patronat, ni pour les syndicats, force est de constater que les 136 lobbyistes d'Énergir qui figurent au Registre des lobbyistes du Québec ont réussi à se faire entendre. Et pas seulement au gouvernement puisque le mandat numéro 772 a pour objet de sensibiliser les interlocuteurs municipaux et gouvernementaux aux projets de prolongement ou de modifications du réseau gazier, à obtenir un soutien financier gouvernemental ou les approbations requises afin de prolonger ce réseau. Le message a bien été enregistré par les élus municipaux de Montmagny et les dirigeants de la MRC, qui reprennent les lignes de communication d'Énergir sans aucun sens critique en faisant ouvertement la promotion du gazoduc, et ce, sans avoir pris le temps de consulter d'autres sources d'information que celles du promoteur tout en ne prenant pas en compte l'opinion de la population », a conclu Denise Laprise.
 

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