Michel Chassé
L'Oie blanche
Sans conteste, le Kamouraska et le bioalimentaire forment un duo de choc! En effet, la MRC regroupe 409 entreprises agricoles qui génèrent des revenus annuels de 103 millions$ et 40% des emplois du territoire relèvent du secteur bioalimentaire.
En comparaison, le pourcentage d'emplois liés à ce secteur s'élève à 18,4% au Bas-Saint-Laurent et 12% à l'échelle du Québec.
Ces chiffres sont tirés de la conférence «Quand l'économie rencontre le bioalimentaire et le Kamouraska» donnée par Mme Joëlle Noreau le mercredi 8 mai à Saint-Denis-de-la-Bouteillerie devant plus de 80 personnes. Économiste principale à la vice-présidence des Études économiques du Mouvement Desjardins, Mme Noreau avait été invitée par la Table de l'Agriculture et du Bioalimentaire de la MRC de Kamouraska et le Centre financier aux entreprises Desjardins de la Côte-du-Sud.
La conférencière s'est d'abord intéressée aux perspectives économiques et financières mondiales en rappelant que cinq secteurs influaient sur le bioalimentaire: les taux d'intérêt, la valeur du dollar canadien par rapport au dollar américain, les prix de l'énergie, les prix des céréales et des oléagineux et enfin les prix des engrais. Mais il ne faut pas oublier les facteurs environnementaux, comme l'assurance stabilisation des revenus agricoles (ASRA), la maladie chez les animaux, les négociations commerciales ou autres qui peuvent aussi avoir des incidences.
De fil en aiguille, en passant de l'international au national puis au régional, Mme Noreau a tracé le portrait bioalimentaire du Kamouraska. Au chapitre de la production agricole, on sait déjà que les 409 fermes affichent des revenus de 103 millions. Mais pour bien mesurer l'impact du bioalimentaire dans la MRC, il faut y ajouter les données provenant de l'ensemble des activités liées aux pêches et à l'aquaculture commerciales, à la transformation des aliments et boissons, au commerce des aliments (distribution et détail) ainsi qu'aux réseaux des services alimentaires (hôtellerie, restauration et institutions). Bref, un impact qui se traduit, en bout de ligne, par 40% des emplois du territoire!
Ne comptant que 11% de la population du Bas-Saint-Laurent, la MRC de Kamouraska détient 19% des fermes et 30% du quota laitier, «ce qui est dominant» de dire Mme Noreau.
Chef de file
Avec ses dix centres de recherche et de formation où des spécialistes oeuvrent dans une multitude de champs de compétence, le Kamouraska s'affiche comme un chef de file dans l'industrie bioalimentaire. Mentionnons entre autres Agro-Enviro-Lab, Biopterre, le Centre de développement bioalimentaire du Québec (CDBQ), Optech, Solutions Novika, l'ITA et le Cégep de La Pocatière. D'ailleurs, des entreprises de partout au Québec s'appuient sur l'innovation du Kamouraska pour contribuer à leur réussite.
«Vous possédez plusieurs trésors; il faut les mettre dans un écrin et les faire connaître. Misez sur votre distinction: vous avez une vitrine en or à proposer, vous avez des atouts formidables» de lancer Mme Moreau en concluant sa présentation.
Mme Solange Morneau, présidente de la Table de l'Agriculture et du Bioalimentaire du Kamouraska, abonde dans le même sens: «Notre savoir et nos saveurs positionnement le Kamouraska comme un véritable chef de file au sein de l'industrie bioalimentaire québécoise en plus de représenter un jalon majeur de notre économie locale. Nos potentiels de développement sont variés, que ce soit au sein des grandes productions, de la transformation et de la R&D. Dans un contexte mondial concurrentiel, notre créativité et notre innovation demeureront notre meilleur atout».
De gauche à droite, M. Sylvain Gaudreau, président du Regroupement des caisses populaires Desjardins du Kamouraska, Mme Joëlle Noreau, économiste principale à la vice-présidence des Études économiques du Mouvement Desjardins, Mme Solange Morneau, présidente de la Table de l'Agriculture et du Bioalimentaire du Kamouraska, et Paul Julien, directeur principal marché agricole au CFE de la Côte-du-Sud. Commentaires