Sylvain Fournier - L'OIE BLANCHE
À la suite de l?assemblée spéciale qui a fait presque salle comble jeudi soir à l?église St-Mathieu, le conseil d?administration de la coopérative d?alimentation IGA Extra de Montmagny a décidé de tenir une seconde assemblée spéciale, le lundi 5 mars, afin de proposer la levée du lock-out moyennant certaines conditions et la réouverture du magasin. On proposera aussi de nommer deux membres qui pourront assister à titre d?observateurs aux négociations qui pourraient reprendre dès cette semaine.
C?est ce qu?a confirmé lundi matin M. Bertrand Proulx, porte-parole de la coopérative dans la négociation. Dans cet avis de convocation, on demandera aux membres d?accepter la levée du lock-out conditionnellement à ce que le syndicat accepte une période de négociation/conciliation finale de 60 jours, se terminant le 4 mai, sans aucun moyen de pression, ni grève. Après cette période, si des points restent en litige, le dossier ira en arbitrage. Lundi matin, le syndicat CSD, était au courant de cette proposition. Selon leur porte-parole M. Patrick Cyr, cette proposition devrait être soumise aux membres cette semaine.
Les pendules à l?heure!
En conférence de presse jeudi, quelques heures avant la première assemblée spéciale, M. Proulx avait répondu aux cinq points qui devaient être soulevés devant les membres. D?entrée de jeu, M. Proulx a tenu à mettre les pendules à l?heure concernant le fait que certains employés n?auraient pas obtenu d?augmentation salariale depuis sept ans. «Il est inexact d?affirmer que ces salariés au haut de l?échelle à 15,39$ de l?heure n?ont pas bénéficié d?une augmentation de leur revenu depuis sept ans, car ils ont touché des montants forfaitaires à chaque année», a indiqué M. Proulx.
Avec Sobey?s jusqu?en 2019
Ce dernier a aussi clarifié les événements survenus lors de la mise en lock-out. Selon lui, les gens de Sobey?s qui étaient à l?intérieur du magasin à ce moment-là étaient des employés chargés de vider le magasin et non pas des employés cadres.
M. Proulx admet toutefois que ces gens sont arrivés peut-être un peu trop tôt et que certains auraient mis le feu aux poudres en répétant la nouvelle du lock-out à des employés syndiqués. «On devait retirer le plus rapidement possible les produits périssables de nos tablettes», a mentionné M. Proulx en précisant que cette opération a coûté près de 100 000$ à la coopérative. Concernant Sobey?s, on a répété que cette dernière ne pouvait pas exercer de la pression pour acheter la coopérative. Quant aux demandes d?avoir copie du contrat qui lie la coopérative avec Sobey?s jusqu?en 2019 et aussi des procès verbaux des réunions du conseil d?administration, les membres se sont vu refuser ces points parce la loi sur les coopératives du Québec l?interdit!
Réponse à l?offre finale
Ce n?est pas avant la fin de la semaine que les deux parties pourraient recommencer à négocier en présence de la nouvelle conciliatrice Mme France Racine qui remplace M. Éric Girard qui quitte pour la retraite. On se rappellera que la partie patronale a déposé il y a deux semaines une offre globale et finale que la partie syndicale n?a pas encore répondu.
«Nous voulons un rythme de négociation rapide et intensif avec la partie syndicale pour arriver à la reprise de nos opérations aussitôt que possible... Nos employés perdent de l?argent, nous perdons de l?argent et il y a des milliers de sociétaires qui veulent que le magasin rouvre. Ce conflit ne fait pas l?affaire de personne», a mentionné M. Bertrand Proulx en précisant que la coop perd des ventes de 700 000$ par semaine en plus de devoir supporter des frais fixes de 100 000$ par mois.
Si les parties acceptent la levée du lock-out au plus tard mardi prochain, le magasin Coop-IGA pourrait rouvrir à compter du 9 mars. «À moins qu?une entente de principe survienne dès cette semaine», espérait encore lundi, M. Bertrand Proulx.
Photo: M. Bertrand Proulx, porte-parole de la coopérative dans la négociation, M. André Fortin qui agissait à titre d?animateur, et le président de la coopérative, M. Clément Asselin.
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