Sylvain Fournier - L'OIE BLANCHE
Le mystère Montmagny. Voilà comment le consultant en tourisme Jean-Michel Perron a diagnostiqué la région dans son étude commandée par le CLD de la MRC de Montmagny et qui sera rendu public le 18 avril devant les intervenants touristiques du milieu.
L?Oie Blanche a pu mettre la main sur la version préliminaire de cette analyse de plus de 100 pages. Dans son diagnostic sommaire de la situation, M. Perron compare le tourisme dans la région à l?épave du CGS Montmagny retrouvée en 2010.
«Le tourisme dans la région est dû pour se redécouvrir alors que depuis trop longtemps il stagne à plusieurs niveaux... La région possède des atouts exceptionnels si on compare avec ce qu?on retrouve ailleurs au Québec. Rarement en 37 ans de carrière en tourisme, ai-je vu autant d?astres qui s?alignent ?comme dans le ciel étoilé de Saint-Pierre- pour faire découvrir à tous ces milliers de touristes potentiels, une offre originale qui réponde à leurs besoins et attentes réelles», commente le consultant.
Malgré toutes les qualités de la région, dont sa géographie particulière, Grosse-Île et l?archipel de l?Isle-aux-Grues, ses deux produits à fort potentiel, et l?agrotourisme pour n?en nommer que quelques uns, sa performance touristique décline rapidement, surtout en ce qui concerne l?archipel de L?Isle-auyx-Grues, constate M. Perron. L?achalandage à Grosse-Île est également en constante diminution.
«Montmagny et la région n?ont pas bénéficié de la croissance phénoménale du tourisme international», observe le spécialiste. Des facteurs internes sont aussi en cause dans ce déclin, dont «l?instabilité du personnel en charge du tourisme, l?incompréhension entre le monde politique et les PME touristiques, un positionnement flou de la destination et le faible budget promotionnel investi».
Selon M. Perron, plusieurs points sont à étudier. Il parle entre autres du Festival de l?oie blanche qui, selon lui, doit faire un virage significatif ou tout simplement abandonner le tout à Baie-du-Fèbvre, Cap-Tourmente et les autres lieux maintenant aménagés au Québec.
Le consultant trouve également étonnant de constater l?absence d?un circuit touristique dédié à Jean-Paul Riopelle, un artiste hors-normes qui a pourtant vécu à Montmagny et à L?Isle-aux-Grues. Dans cette analyse préliminaire, M. Perron ne fait pas allusion au potentiel touristique et patrimonial de la goélette Grosse-Ile.
La faiblesse marquante pour la région, selon le consultant, est bien évidemment l?appellation Côte-du-Sud, une inconnue auprès des touristes. «Comment voulez-vous que les gens imaginent leur expérience touristique quand ils ne savent même pas où la situer sur une carte?»
Actuellement, la Côte-du-Sud présente son offre touristique sous la formule de quatre expériences, dont trois du côté nord de la MRC, l?expérience Saint-Laurent, la champêtre et la branchée. «Nous comprenons l?approche proposée mais nous sommes convaincus qu?elle ne permet pas une différenciation très forte. Combien d?autres régions du Québec peuvent prétendre offrir de telles expériences? Des dizaines...», analyse le consultant.
En conclusion de son analyse, M. Jean-Michel Perron identifie sept enjeux pour l?avenir du tourisme dans le secteur nord de la MRC de Montmagny.
Il faut d?abord, selon lui, assurer une stabilité à la coordination touristique, refaire son image de marque (avec Montmagny et ses îles), bonifier la qualité de l?expérience touristique, se donner des outils performants pour entre autres mesurer l?achalandage touristique et la mise en marché, faire un tourisme durable et mettre en valeur les paysages bâtis et naturels.
On verra le 18 avril prochain, quelles seront les actions entreprises pour en venir à ces fins.
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Photo: Considéré comme un spécialiste du domaine touristique au Québec, M. Jean-Michel Perron, consultant chez la firme PAR, dresse un portail réaliste de la situation du tourisme dans le nord de la MRC de Montmagny. Son plan d?action qui misera sur l?appellation «Montmagny et ses îles» plutôt que «Côte-du-Sud», sera dévoilé le 18 avril prochain devant les intervenants touristiques concernés. (photo les archives)
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