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Le phare du Pilier de Pierre a gagné ses lettres de noblesse

Le Pilier de Pierre.

Michel Chassé-L'Oie blanche

Même si le phare du Pilier de Pierre se trouve isolé sur son ilôt et reste difficile d'accès, un fait demeure: les résidants de Saint-Jean-Port-Joli ont établi des liens solides avec cette imposante structure. Il suffit de compter le nombre d'organismes ou d'équipes sportives qui, au fil des ans, s'y sont identifiés. Et ces liens se sont renforcés récemment quand le phare a été désigné «Édifice fédéral classé du patrimoine», se retrouvant ainsi en bonne compagnie avec la Citadelle de Québec ou Rideau Hall.

Comme il s'avère très difficile de bonifier le classement d'un édifice, on doit cette réussite aux Amis du Port-Joli qui ont effectué d'importants travaux de réfection sur le phare de 2006 à 2010.

Le Pilier de Pierre accueillit son premier phare en 1830. Trois gardiens, MM. Hall, Ross et Smith, ont vécu dans cette structure de bois qu'on remplaça en 1843 par le phare actuel. Commandé par la Maison de la Trinité de Québec, ce dernier se compose de pierres grises à l'extérieur et de briques à l'intérieur. Sa largeur à la base fait 15 pieds, sa hauteur atteint 60 pieds et son sommet se trouve à 125 pieds au-dessus du niveau de la mer.

Si le rez-de-chaussée servait de remise, le 4e et dernier étage accueillait évidemment la coupole avec sa lanterne. Les dix gardiens qui s'y sont succédé au fil des ans habitaient les 2e et 3e planchers. Il s'agit de Charles Julyan (1843-1854), Thomas Roche (1854-1860), Henry Hardin (1860-1862), D. Vaughan (1862-1863), Damase Babin (1863-1874), Louis-Damase Babin (1874-1901), Georges-Octave Leclerc (1901-1912), Eugène Leclerc (1912-1922), Jean-François Giasson (1922-1926) et Antonio Bourgault (1926-1960). Les gardiens arrivaient sur le pilier en avril et quittaient l'île en décembre ou janvier, après le passage du dernier navire en partance de Québec. Les traversées pour atteindre le pilier ou gagner le rivage n'étaient pas toujours faciles. L'automatisation du phare en 1960 a mis fin au règne des gardiens, «des gens qui travaillaient dans des conditions difficiles et qui étaient sous-payés» de rappeler M. Jean Parent.

«La vocation de Saint-Jean-Port-Joli comme capitale de la sculpture a débuté en quelque sorte sur le Pilier de Pierre où Eugène Leclerc a conçu ses premiers bateaux miniatures et où Jean-Julien Bourgault, assistant gardien, a donné ses premiers coups de gouge» d'ajouter M. Jean Parent.

Les amis du Port-Joli ont entrepris des démarches auprès de Pêches & Océans Canada pour acquérir le phare. Une fois propriétaire, l'organisme tentera d'instaurer des visites pour le public.

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