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« Le prix du gaz »

J?écris cette chronique à la veille du congé de Pâques et comme plusieurs se plaisent à le penser, le « timing » d?augmenter le prix du litre d?essence à la veille d?une longue fin de semaine semble louche. Y a-t-il de véritables raisons pour cette hausse ? Et qu?est-ce qui affecte le cours du pétrole actuellement?


Comme toutes les ressources naturelles, le prix du pétrole grimpe surtout parce que la demande mondiale augmente. Cette augmentation du prix pourrait être perçue comme encourageante. Normalement, le prix s?élève parce que la demande est forte : un signe que l?économie reprend de la vigueur, ce qui n?est pas le cas actuellement. Il n?y a pas de surchauffe de l?économie ni de probabilité de pénurie, car la capacité de production disponible est supérieure à la demande.


Ce sont plutôt les tensions géopolitiques dans la région du Moyen-Orient, comme la Libye, qui ont augmenté le risque quant à l?approvisionnement et font craindre aux marchés financiers une diminution de l?offre. Cette bonne vieille loi de l?offre et de la demande. Depuis le début de cette crise, le prix du baril a augmenté de 25 %. Il y a toutefois d?autres facteurs qui influencent le pétrole et ultimement le prix à la pompe.


En effet, la hausse du cours du pétrole telle que nous la vivons depuis quelques semaines, sans être marquée, serait plus élevée si ce n?était des indicateurs économiques aux États-Unis qui montrent des signes décevants quant au chômage, à la production manufacturière et à la faiblesse du dollar américain. Malgré ces facteurs qui freinent la hausse du pétrole, les tensions géopolitiques et la spéculation des marchés financiers exercent une pression plus forte sur le prix du baril.
Conséquemment, malgré une économie non encore pleinement sortie de la récession, cette montée du prix a un effet sur l?inflation et pourrait pousser à la hausse les taux d?intérêt, ce qui ne semble pas être le cas pour l?instant. Le taux directeur de la Banque du Canada est demeuré inchangé en avril 2011. Parallèlement, l?augmentation du prix du pétrole et indirectement du prix de l?essence n?a pas que des effets négatifs sur notre portefeuille. En tant que pays producteur de pétrole, le Canada profite de la hausse des prix, ce qui stimule l'investissement dans le secteur énergétique et augmente les taxes et impôts perçus.
Consolons-nous donc en disant que nous y gagnons collectivement.Toutefois au cours des prochaines décennies, avec la croissance exponentielle du nombre de véhicules dans les pays comme le Brésil, la Chine et l?Inde, le prix de l?essence sera inévitablement plus élevé. Nous dirons à ce moment : « l?essence n?était vraiment pas chère en 2011 !!! ».


Source : Mallette, comptables agréés
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