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Le recrutement des pompiers demeure difficile à La Pocatière

Collaboration spéciale, Alexandre-Xavier Montbleau, Cegep de La Pocatière, option médias

Quand une catastrophe comme le Lac-Mégantic ou les Résidences du Havre à L'Isle-Verte se produit, les premiers intervenants sur le lieu sont toujours les pompiers qui risquent leur vie afin d'en sauver d'autres.

Avec les nouvelles mesures qui encadrent ce travail très risqué, il est rare de voir dans les nouvelles la mort d'un pompier.

Cependant, on entend peu parler de la baisse de la relève qui touche les services d'incendie des régions rurales.

Le directeur du Service incendie de la Ville de La Pocatière, Stéphane Dubé, pressent une insuffisance de la relève chez les pompiers de la municipalité pour les dix prochaines années.

Il souligne que le défi de l'avenir dans ce domaine est le relié au recrutement.

En effet, ces dernières années, « la médiane d'âge de nos pompiers a considérablement augmenté. Les jeunes pompiers ne restent pas et on doit souvent recommencer la formation ». Il ajoute qu'« il faut trouver des manières de garder les jeunes pompiers dans nos paroisses ».

Les raisons qui nuisent à l'engagement dans le métier de pompier sont nombreuses, notamment, l'exigence des formations pour les pères de famille.

Il est ainsi très difficile pour des pompiers avec des enfants à leur charge de poursuivre les formations de mise à niveau pendant les fins de semaine.

Un investissement pocatois de longue date

Depuis 2007, la ville de La Pocatière a fourni plus de 3 millions de dollars à sa caserne. Cet investissement a permis de remplacer deux véhicules d'urgence et d'agrandir le bâtiment.

Le Service inter municipal de sécurité d'incendie de La Pocatière a également créé un programme de conditionnement physique unique pour son personnel.

Essentiellement, le programme consiste à faire l'évaluation de la condition physique des pompiers, et ce, par une série de tests qui se donne une fois par année.

Pour réussir, les pompiers doivent rejoindre la moyenne canadienne. L'atteinte de cet objectif est obligatoire à au moins trois tests. Cela inclut le test cardiorespiratoire, celui des épaules ainsi que le test lombaire.

En cas d'échecs à l'une des 3 épreuves, le pompier a droit à une reprise, toutefois, elle a lieu six mois plus tard. D'ailleurs, ce programme d'entrainement a véritablement fait ses preuves.

En effet, le 7 septembre dernier, un pompier a subi un arrêt cardiaque lors d'une intervention incendie au Centre de développement bioalimentaire du Québec. « Sans ce programme, il est certain que ce pompier y aurait passé », assure Stéphane Dubé.


Des renforts de plus à La Pocatière

À partir de janvier 2017, la Municipalité de Saint-Roch-des-Aulnaies se joindra au Service intermunicipal de sécurité incendie de La Pocatière.

D'ailleurs, ce changement a été recommandé dans le rapport du coroner Cyrille Delâge, suite aux évènements d'il y a deux ans aux Résidences du Havre de L'Isle-Verte. Le regroupement des deux casernes s'explique ainsi par le manque de pompiers à Saint-Roch-des-Aulnaies.

À La Pocatière, la caserne regroupe présentement un total de 32 pompiers, dont deux femmes, cependant, le jumelage des casernes en janvier fera augmenter le nombre de pompiers, qui atteindra dorénavant 44.

Malgré la présence d'un programme de conditionnement physique judicieux, de la rénovation complète de la caserne et d'un regroupement avec les municipalités voisines, la problématique à laquelle est confrontée La Pocatière dans son recrutement demeure inchangée.

On pourrait d'ailleurs se demander si le métier de pompier est toujours convoité pour les jeunes d'aujourd'hui.

 

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