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Le Syndicat de l'enseignement de la Côte-du-Sud critique la Loi-40

Radio-Canada

Le Syndicat de l’enseignement de la Côte-du-Sud (CSQ) tient à exprimer par voie de communiqué son profond mécontentement face à la Loi-40 qui déconsidère ouvertement, selon lui, les enseignantes et enseignants en réduisant leur espace décisionnel, en amoindrissant la portée de leur jugement professionnel et de leur autonomie tout en essayant de leur imposer sournoisement et à la pièce des éléments d’un ordre professionnel.

« Il s’agit de la recette parfaite pour accentuer la pénurie et la désertion de la profession enseignante », a déclaré M. Pascal Côté, président du Syndicat.

Sous le couvert de l’abolition des commissaires, le ministre, selon le syndicat, en profite pour porter gravement atteinte à l’autonomie et au jugement professionnel des enseignantes et enseignants en instituant dans la loi la manipulation des notes des élèves par les directions d’école.

« Depuis des années, nous travaillons à valoriser la profession enseignante. Nous souhaitons redevenir maîtres de notre profession, puisque nos droits se sont érodés au fil des réorganisations du réseau, des compressions et de la gestion axée sur les résultats. Ce projet de loi dilue nos droits et fait des enseignants des exécutants qui ont de moins en moins de prises pour exercer leur jugement professionnel. Si l’objectif du ministre était de reconnaître notre autonomie et notre expertise, il rate la cible et porte sérieusement atteinte à la profession, car c’est notre autonomie qui s’en trouve en partie anéantie » d’ajouter M. Côté.

Toujours selon le syndicat, la Loi-40 qui dévaloriserait les enseignantes et enseignants, contient notamment :

• Une manipulation des notes consentie à la direction;
• Une autonomie professionnelle cadenassée avec un « comité d’engagement » qui pourra faire pression pour uniformiser les pratiques selon la dernière mode pédagogique;
• Une formation continue imposée sans égards aux besoins, contrôlée par le ministre, de même que des enseignantes et enseignants qui pourront être sanctionnés. Pourtant c’est sur l’accessibilité et l’amélioration des activités de formation que devrait se concentrer le ministre;
• Un espace décisionnel réduit en perdant la parité au conseil d’établissement;
• Une expertise pédagogique reconnue en façade seulement, sans réelle portée concrète;Le syndicat estime donc que les inégalités scolaires iront en s’accroissant, et ce, en facilitant le développement de projets particuliers sans aucune forme d’encadrement.

« Quand on présente ce projet de loi en prétendant rapprocher les décisions de ceux qui connaissent le nom des élèves, c’est complètement raté. Loin d’améliorer les conditions pour la réussite de nos élèves, ce projet de loi va, dans les faits, accentuer les problèmes de notre système scolaire », a conclu Pascal Côté.

Rappelons que le Syndicat de l’enseignement de la Côte-du-Sud (CSQ) représente quelque 900 enseignantes et enseignants de la Commission scolaire de la Côte-du-Sud.

Ils proviennent de tous les secteurs : préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et éducation des adultes.

Le SECS est par ailleurs affilié à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

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