Stéphane Maestro - BLOGUEUR
S'il est encore possible de trouver des ouvriers payés 30 $ par mois comme en Éthiopie, ce ne sera plus pour bien longtemps. Ces peuples aussi veulent un confort comme le nôtre.
Vous savez que je me suis trouvé une émission du tonnerre, « Cash investigation », animée brillamment par Élise Lucet et que vous pouvez voir tous les mercredis à 20h sur les ondes de TV5. La première émission était sur le thème des « fausses maladies » comme l?ostéoporose, créée de toutes pièces par l?industrie pharmacologique pour vendre leurs médicaments. Puis ce fut les paradis fiscaux où on s?est rendu compte que les multinationales ne paient presque rien en impôts aux pays où elles opèrent.
Qu?on ne s?étonne pas après coup qu?il y ait une crise monétaire comme en Grèce et en Espagne. On nous démontrait les mécanismes qui font en sorte que l?argent est lessivé dans le duché du Luxembourg. L?émission de cette semaine se rend dans les coulisses de l?industrie manufacturière du vêtement. Et on nous fait voir dans quelles conditions de grandes entreprises passent des commandes en sous-traitance à des compagnies du tiers-monde, où des enfants et des adultes travaillent comme des esclaves. Ça on le savait. Mais c?est que depuis qu?on le sait, on n?a pas encore réussi à éliminer cette exploitation éhontée de l?espèce humaine.
MAIS PLUS POUR BIENTÔT
Encore aujourd?hui il y a des entreprises, même à Montréal, qui délocalisent pour s?installer au Mexique, où tu peux avoir de la main-d??uvre bon marché. Et on ne parle pas de la Chine. Mais dans ce dernier cas, divers indices nous montrent que les petits Chinois ont eu aussi des goûts de luxe. Quand les campagnards se promènent à Shangaï, ils voient les boutiques de luxe, les voitures aux belles carrosseries, les buildings d?affaires et d?appartements qui donnent à la ville un air de Manhattan. Pensez-vous qu?ils se satisfont de travailler 16 heures par jour pour quelques piécettes?
La chose est censurée, mais on compte chaque année plus de huit cent manifestations de colère des travailleurs chinois, qui en ont ras le bol d?être exploités. Tellement, que ceux qui sont à l?emploi de firmes japonaises en Chine ont joué rude avec leurs employeurs pour obtenir des augmentations notables. Et en plus, ce qui les a desservi, c?est que pour accroître la cadence de production, on a sacrifié côté qualité. De sorte que les produits made in China perdent du coup leur attrait ou peuvent être même dangereux, car ne satisfaisant pas aux normes de sécurité.
Les Chinois sont capables de copier à bon compte des produits occidentaux, mais ce sont au final de pâles copies des originaux. Je vous le dis, cette exploitation des ressources humaines va perdurer encore quelques années, mais effet de la mondialisation aidant, on risque de ne plus voir ces horreurs prospérer.
ET DU CÔTÉ ENVIRONNEMENTAL
Et la révolte gronde, pas seulement dans le tiers-monde, mais ailleurs, comme au Japon, où un rassemblement de 200 000 personnes a protesté contre le recours au nucléaire. Depuis l?accident des centrales de Fukushima, les Nippons ne veulent plus de cette énergie sournoise et dangereuse. Et je reviens à cash investigation, on a vu une jeune indienne mener un mouvement de rébellion contre le géant Coca-Cola, qui empoisonnait la nappe phréatique de son village. Un combat de David contre Goliath. Et malgré les avis à renoncer, elle n?a pas lâché et elle a gagné son combat. Le monde ne veut plus se faire avoir. Les gens sont davantage renseignés et aspirent à plus de dignité.
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